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  • Herman Dune et son folk contemporain au coeur d'une odyssée
    Jul 8 2025

    Odysseús, (« l'odyssée »), c'est le titre du nouvel album que Herman Dune vient de publier. Herman Dune, c'est le nom d'une formation qui existe depuis plus de vingt ans. Et désormais le projet solo de David-Ivar Herman Dune, un Franco-Suédois figure du folk contemporain.

    Au commencement, il y avait David-Ivar et son frère aîné André, de leur patronyme Herman Düne. Dans les années 90, installés à Paris, ils forment un groupe avec un troisième acolyte (Omé, puis Neman Herman Dune) à la batterie. Ils chantent en anglais, sous influence folk de Bob Dylan ou Leonard Cohen, auto-enregistrent une centaine de chansons et diffusent quelques EPs.

    Le groupe sort en mai 2000 son premier album Turn Off The Light. Enregistré dans des conditions live en deux jours seulement, il tombe dans l'oreille d'un grand spécialiste de musique, l'Anglais John Peele, qui les invite à l'une de ses Peel Session sur la BBC. Une participation qui deviendra récurrente et permettra à Herman Dune de lancer sa carrière.

    Folk solaire

    Herman Dune qui évolue dans le milieu folk contemporain connaît une plus grande notoriété en 2006, avec l'album Giant et grâce au single « I wish That I Could See You Soon ». Ce titre sera cité par le magazine Rolling Stone parmi les 100 meilleures chansons de l'année 2007.

    Très solaire, presque plus pop que folk, la chanson fait connaître le groupe bien au-delà de son cercle d'aficionados folk. Le groupe se produit à l'Olympia à Paris, et dans des festivals comme Les Vieilles Charrues, Rock En Scène, ou le Central Park Summer Festival.

    Puis, les chemins des deux frères Herman Düne se séparent et David-Ivar mène le projet en solo, (au passage le nom du groupe perd son tréma) et s'installe en 2015 à San Pedro en Californie.

    L'odyssée de David-Ivar

    Ce nouvel album intitulé Odysseús a été inspiré à l'auteur alors qu'il était coincé à Montréal pendant la pandémie de covid-19. Loin de sa famille restée à Los Angeles, isolé dans un hôtel désert, David-Ivar a profité de sa situation pour visiter chaque jour la tombe de Leonard Cohen toute proche pour y dépose une pierre ou une fleur. Les 12 titres de cet album évoquent l'amour, l'absence, la distance.

    Avec le producteur, David Garza, très respecté sur la scène musicale américaine, il décide d'enregistrer les morceaux comme en live dans une démarche aussi authentique que possible, à l'image de ce titre « Tune Out » que l'on peut traduire par « se déconnecter ».

    À noter que cet album est fortement empreint de la relation de David-Ivar Herman Dune avec sa femme, Mayon, qui est une artiste. C'est elle qui a sculpté le buste d'homme barbu, Ulysse sans doute, qui figure sur la pochette, et on l'entend chanter en duo sur le titre « Buffoon Of Love ».

    Retrouvez toutes les dates de tournée d'Herman Dune cet automne ici.

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  • «Open Up Your Senses»: Tyreek McDole s'impose déjà comme un grand du jazz vocal
    Jul 7 2025

    C'était un premier album très attendu, Open Up Your Senses, du chanteur haïtiano-américain Tyreek McDole. À seulement 25 ans, ce jeune prodige du jazz à la voix grave et envoûtante signe un opus d'une grande maturité. Entre hommage aux standards de jazz et recherche d'une certaine singularité, Open Up Your Senses s'impose comme un premier disque très réussi.

    À 25 ans, Tyreek McDole impose déjà une présence vocale et artistique remarquable sur la scène jazz internationale. Le jeune chanteur haïtiano-américain dévoile Open Up Your Senses, un tout premier album à la fois intime, puissant et empreint de spiritualité. Avec un titre évocateur : « Ouvrez vos sens » en français, une invitation à l’éveil et à la reconnexion.

    Né en 2000, Tyreek McDole découvre le jazz à neuf ans grâce au film d’animation La Princesse et la Grenouille. L’action se déroule dans la Nouvelle-Orléans des années 1920, berceau du jazz et des métissages culturels afro-caribéens et américains. Une révélation pour l’enfant qu’il était, touché autant par la musique que par la représentation : pour la première fois, il voit une princesse qui ressemble à ses sœurs, dans un univers qui valorise la culture noire.

    Aujourd’hui, avec ce premier disque, il prend la parole en héritier conscient : « Quand il s’agit de cette musique et de l’héritage qu’elle porte, je me tiens sur les épaules de toutes les personnes qui ont rendu cela possible. C’est de la musique noire américaine : beaucoup de douleur et de souffrance ont dû avoir lieu pour que nous soyons là aujourd’hui. Mais en même temps, il y avait de la joie, de la liberté. Il faut humaniser les musiciens de jazz, et inviter les auditeurs à se libérer, à se reconnecter. À ouvrir leurs sens, justement. »

    Une voix qui mêle profondeur et lumière

    Avec sa voix de baryton chaude et enveloppante, rappelant celle de Gregory Porter, Tyreek McDole explore un jazz aux multiples facettes : tantôt introspectif, tantôt exalté. Il revisite avec grâce des standards portés par des légendes comme Ella Fitzgerald, Louis Armstrong, Count Basie, ou encore Thelonious Monk, leur insufflant une vie nouvelle sans jamais les trahir.

    Parmi les moments forts, on retrouve des titres plus rythmés dans l’esprit du bebop, comme « The Umbrella Man », où l’on sent toute la maîtrise vocale du chanteur. Mais l’album trouve aussi son équilibre dans des morceaux plus doux, où l’émotion affleure à chaque note. « Beaucoup des morceaux que j’ai choisis ne sont pas assez joués aujourd’hui. On est trop concentrés sur les soi-disant "grands standards américains". Mais Dizzy Gillespie, Pharoah Sanders, Nicholas Payton… Tous ces artistes méritent plus d’attention. Je crois qu’il faut revenir aux racines, à la mission première de cette musique », estime le chanteur.

    L’âme d’Haïti dans le cœur du jazz

    Impossible d’ignorer l’ancrage caribéen qui traverse l’album. Tyreek McDole rend un hommage sincère à Haïti, terre de sa mère, à travers notamment « Wongolo Wale », un chant traditionnel revisité avec une grande finesse. « Enfant, j’étais gêné par mes origines haïtiennes. J’ai grandi dans une ville majoritairement blanche, où les gens ne comprenaient pas mon vécu. Ils ne voyaient d’Haïti que la misère montrée à la télé. Mais quand tu vas sur place, tu découvres aussi la beauté, la culture, la fierté. Ce morceau, c’est une façon de réconcilier tout ça. »

    Open Up Your Senses est un disque d’une maturité impressionnante. Aussi soigné dans son interprétation que dans sa production, il révèle un artiste déjà très sûr de sa direction artistique. Tyreek McDole s’impose avec douceur, mais détermination comme une voix montante du jazz contemporain, entre fidélité aux racines et regard résolument tourné vers l’avenir.

    (Tyreek McDole sera en concert le 24 juillet à Jazz In Marciac, le 26 juillet au Nice Jazz Festival, le 27 juillet à Andernos Jazz Festival, le 28 juillet à Jazz à Toulon et le 16 octobre au New Morning à Paris.)

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  • Oasis entame une tournée mondiale empreinte de nostalgie
    Jul 4 2025

    Ce soir à Cardiff, au Pays de Galles, c'est le grand soir. Celui attendu par des centaines de milliers de fans de pop rock : la reformation d'Oasis. Le groupe britannique, qui avait annoncé une rupture fracassante en 2009, entame une tournée mondiale qui passera par Londres, l'Écosse et l'Irlande, les États-Unis et l'Amérique du Sud. Le groupe a écoulé plus de 900 000 billets qui se sont arrachés à prix d'or, du fait d'une tarification dynamique et de diverses escroqueries sur internet.

    L'engouement pour Oasis est planétaire et transgénérationnel. Sans doute bien évidemment les refrains accrocheurs de titres bien écrits expliquent ce succès non démenti d'Oasis. Il y a sans doute aussi de la part des fans, que ce soit les quinquagénaires dont les tubes ont marqué la jeunesse ou leurs enfants, la nostalgie pour ces années, celles qui ont suivi la chute du mur de Berlin, où l'on parlait de fin de l'Histoire, une période optimiste.

    C'est aussi la success story des frères Gallagher. Liam au chant, son aîné Noël à la guitare et à la composition. Deux enfants de la classe ouvrière connaissant un succès international dès leur premier album en 1994. Ils s'inscrivent la lignée de Beatles. D'ailleurs, la pochette de leur troisième single « Live Forever » figure la maison d'enfance de John Lennon. Et sur ce titre, Liam chante qu'il ne veut pas mourir, « I don't wanna die », sorte d'antidote à la noirceur grunge de Kurt Cobain à la même époque.

    Oasismania

    Leur deuxième album (What's The Story) Morning Glory ? parait en octobre 1995 et c'est un raz de marée : il s'écoule à plus de 22 millions d'exemplaires dans le monde. On parle de renouveau de la pop rock britannique, l'Oasismania culmine en 95-96. Et cet album comprend de nombreux tubes du groupe comme « Don't Look Back In Anger ». Liam cède le micro à Noël qui prouve qu'il n'est pas qu'un excellent mélodiste.

    Ce morceau devient une espèce d'hymne national, repris en chœur par la foule lors d'un concert pop à Manchester en 2017 pour un hommage à 22 personnes tuées dans un attentat. La Garde républicaine française l'a aussi interprété au Stade de France avant un match France-Angleterre.

    « Don't Look Back In Anger »

    « Ne te retourne pas avec colère sur le passé », c'est finalement ce que font aussi les membres d'Oasis avec cette reformation. Les frères Noël et Liam Gallagher, ce sont un peu les Abel et Caïn du rock. Après d'autres albums, de nombreux excès, alcool et drogues, et moult disputes, ils s’étaient finalement séparés en 2009 dans les coulisses de Rock en Seine à la suite d'une violente bagarre. Après 16 ans de brouille, c'est leur mère, Peggy, qui est, dit-on, à l'origine de leur réconciliation. Et leurs retrouvailles ont du bon, pour eux, puisque la tournée mondiale devrait rapporter plus d'un milliard de livres en retombées économiques.

    À lire aussiBritpop: le groupe Oasis se reforme pour une tournée mondiale en 2025

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  • Au sommet du chant corse: I Muvrini en ascension vers leur «Nulu 33»
    Jul 3 2025

    Le groupe corse I Muvrini présente son nouvel album intitulé Nulu 33, « Nuage 33 » en français. Un dialogue entre chants polyphoniques et sonorités méditerranéennes, qui entremêle le blues corse, le fado portugais, et même des chœurs d'enfants. Un 28e disque qui dégage un besoin vital de chant, de lien et de poésie dans un monde en quête de lumière.

    La pochette de ce nouvel album est déjà une invitation au voyage. On y découvre une grande échelle posée sur la planète Terre, qui s’élève doucement jusqu’aux nuages. Cette échelle, formée de lettres et de mots, reprend les titres des onze chansons de cet opus. Une métaphore pour s’élever, grâce à la musique, vers ce qui nous dépasse. Marche après marche, on atteint ce « Nuage 33 », leur nouvelle adresse.

    « Pour nous, c’est une façon de prendre un peu de distance dans cette 'ciélitude' face à la cacophonie du monde, au narratif quotidien de Trump, de Poutine et de tant d’autres. Prendre de la hauteur, regarder autrement, mieux comprendre ce monde et parfois rêver de le transformer un peu » explique Jean-François Bernardini, chanteur et compositeur au sein d'I Muvrini.

    « Les nuages ne sont pas un thème anodin : ils représentent le plus grand bien commun. Nous les appelons les 'trains de l’eau' — le seul moyen d’apporter de l’eau sur cette planète. Aujourd’hui, les scientifiques parlent même d’une guerre des nuages. À qui appartiennent les nuages ? Certains pays accusent d’autres de leur 'voler' la pluie. Par exemple, l'Iran a fait ça avec Israël, la Chine a interrompu la pluie lors des Jeux Olympiques de 2008... Nous sommes donc déjà dans un contexte où l’être humain commence à coloniser le ciel. »

    Pour améliorer le monde, les membres d'I Muvrini choisissent aussi de célébrer la richesse des cultures musicales, en les mêlant avec finesse. Porté par l’union de leurs voix corses, cet album fait résonner leur héritage en écho aux rivages de toute la Méditerranée. Le blues corse dialogue avec les guitares portugaises, tandis que des voix d’enfants chantent en chœur les refrains. Les collaborations se multiplient : la voix mélancolique du chanteur ivoirien César Anot s’allie au fado portugais, tandis que la soprano Kelly Pokens sublime le titre « Tu quieres volver ».

    Entre joie et mélancolie, un hymne à la poésie

    Au sommet de leur nuage, les membres d’I Muvrini témoignent d’un besoin vital de chant, de lien et de poésie, avec des mélodies soignées et variées. D’un morceau à l’autre, on oscille entre joie et tristesse, entre lignes de cordes mélancoliques et envolées presque pop, le tout enveloppé dans une poésie délicate. I Muvrini nous invitent à partager leur univers, de la Corse à l’Europe, et bien au-delà, portés par l’histoire et la force de leur île.

    Jean-François Bernardini raconte : « Nous venons de Corse, où notre langue a été méprisée, interdite, enfermée dans une prison culturelle. Aujourd’hui, cette musique dépasse ces frontières, et nous jouons dans quasiment tous les pays européens. En Belgique, en Suisse ou ailleurs, les gens nous disent : 'on a besoin de vous'. La Corse, c’est une petite Amazonie en Méditerranée, souvent réduite à une image caricaturale de gendarmes et de voleurs. Ce récit-là nous révolte, alors nous choisissons de raconter une autre histoire. »

    Une symphonie optimiste et universelle

    Les artistes affirment se laisser guider par le sensible, convaincus que la force d’un artiste réside dans sa capacité à se laisser toucher par les sons et les vibrations. L'une des chansons puise son inspiration dans les cahiers de doléances français, avec la lettre au président d’une mère inquiète pour l’avenir de ses enfants. Une autre évoque la fragilité des destins humains et ce besoin fondamental des autres.

    Nulu 33 est un album optimiste, dans un monde en quête de lumière. Une symphonie sans frontières, où la poésie règne en maîtresse.

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  • Avec «Mega BBL», la Franco-Congolaise Théodora impose un style libre et engagé
    Jul 2 2025

    À seulement 21 ans, Théodora s’impose comme l’une des voix les plus singulières de la scène rap française. Sacrée Révélation féminine de l’année aux Flammes du hip hop, la jeune artiste poursuit sa percée avec Mega BBL, un album hybride volontairement indiscipliné.

    Loin des carcans du boom bap ou de la trap auto-tunée, Mega BBL tire sa force d’un métissage assumé : hyperpop, amapiano, zouk et shatta. Un cocktail afro-caribéen très peu entendu jusqu'à présent qui bouscule les codes du genre avec une énergie brute, un sens du rythme affuté et une identité musicale déjà très affirmée.

    « Kongolese sous BBL », morceau central de l’album, est plus qu’un tube, c’est un manifeste. Théodora y parle de son corps – ses seins trop lourds qui lui flinguent le cou, dit-elle – avec une dérision désarmante. Sous l’humour, il y a un vrai geste politique, celui de parler librement du corps des femmes, sans se soucier des injonctions normatives. Mais derrière ce titre provocateur, ll y a surtout sa capacité à transformer le personnel en message universel.

    Si la production du disque impressionne, c’est aussi par l’écriture que Théodora marque les esprits. Elle aborde les questions de féminisme, de santé mentale, de racisme ou de double culture avec un langage claire, direct, jamais surchargé. Sa plume évite les slogans faciles et préfère les formules lucides, souvent teintées d’autodérision.

    Née en Suisse de parents congolais réfugiés politiques, Théodora a grandi entre Kinshasa, la Grèce, La Réunion et la banlieue parisienne. Cette trajectoire nomade irrigue sa musique, marquée par une dimension identitaire. Le morceau « Massoko Na Mabelle », chanté en lingala, illustre cette approche multilingue et transnationale de son répertoire.

    Ancienne élève de prépa pour l'École Nationale Supérieure, destinée à une carrière politique toute tracée, elle a choisi la scène comme espace de liberté et d'indépendance. Et quand le doute s'installe, elle le chante sans détours dans « Ils me rient tous au nez ». Mais aujourd’hui, c’est elle qu’on écoute.

    Théodora signe une œuvre puissante, à la fois populaire et exigeante qui parle surtout à la génération Z sans pourtant chercher à plaire à tout prix.

    À lire aussiTheodora: la révélation rap derrière «Kongolese sous BBL»

    Mega BBL, son dernier album, est actuellement défendu en tournée. Prochain rendez-vous : le 6 juillet 2025 aux Eurockéennes de Belfort.

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  • Avec «Less is More», les Français de The Inspector Cluzo font du rock puissant à l'américaine
    Jun 27 2025

    Ce sont des rockeurs français qui font les choses à l’américaine. The Inspector Cluzo perpétue la tradition du bon vieux blues-rock à l’ancienne. Le groupe du sud-ouest de la France a sorti Less is More, son dixième album.

    The Inspector Cluzo est un duo qui combine le rock et la vie à la ferme. Il est formé du guitariste et chanteur, Laurent Lacrouts, et du batteur Mathieu Jourdain.

    Depuis 2013, ces deux-là ont repris une exploitation dans leur village des Landes, Eyres-Moncubes, situé tout près de Mont-de-Marsan. Dans cette exploitation, Lou Casse – ce qui veut dire « le chêne» en gascon – ils élèvent des oies, notamment pour en faire du foie gras. Cette fois-ci, ils se mettent dans les pas d’un chat qui mène la ferme à la baguette : « Catfarm ».

    « Moins, c’est plus »

    The Inspector Cluzo nous passe ce message : « Less is more » (traduit par « Moins, c’est plus »). C’est un adage bien connu du blues et de la musique en général. Les « Cluzo », comme on les surnomme, cultivent une indépendance farouche : ils ont leur propre label, pas de manager, et organisent leurs tournées eux-mêmes. Ce fonctionnement est artisanal, certes. Mais il peut user, quand on a parcouru 67 pays et donné plus de 1 300 concerts.

    Les deux amis ont bien failli arrêter leur groupe, mais c’est leur producteur américain, Vance Powell, homme de main de Jack White, ou de la star de la country, Chris Stapleton, qui les a remis en selle. Less is More a été enregistré à Nashville, aux États-Unis, en quatre jours à peine.

    « On s’est mis dans les conditions d’un groupe des années 1990. À cette époque-là, ils enregistraient leurs albums quasi en live, mais ils avaient déjà joué leurs chansons 300 fois en tournée, et c’était plus que rodé. Et donc, c'est ce qu'on a fait, explique le chanteur Laurent Lacrouts. À partir du moment où l’on a décidé avec Vance (Powell) de faire cet album-là, on s’est mis dans ces conditions. On a joué les chansons en live. On est arrivé en studio, et on a fait trois prises par morceau. On a rajouté une guitare stéréo, comme le faisait Nirvana, un petit doublage de chant et voilà ! Et puis Vance a joué le jeu aussi. Il a mixé l’album en trois jours. »

    Du rock très puissant

    Côté musique, le groupe reste sur ce rock lourd, chanté tout en anglais, qui évoque Led Zeppelin ou Jack White. Un rock qui part de la contrainte de ne pas avoir de bassiste, comme chez les White Stripes.

    Côté textes, ces adeptes de la « post croissance » et des techniques d’agro-écologie ont fouillé dans leur bibliothèque, particulièrement chez l’américain Henry David Thoreau ou chez Guy Debord, pour « As stupid as you can ».

    Cette musique est taillée pour le live. Elle se vit en live, dans les petits clubs et les festivals. On recommande chaudement leurs concerts, dans lesquels ces garçons provocateurs et plein d’humour, passent par toutes les humeurs, comme dans cet acoustique « Journey Men ».

    ►Du 30 juin au 13 juillet, The Inspector Cluzo sera en première partie de Neil Young pour sa tournée européenne, qui passera le 6 juillet par le festival de Jazz de Montreux et le 13 juillet, à Paris.

    À lire aussiThe Inspector Cluzo, le blues-rock comme un artisanat

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  • Queen Rima, la reine du dancehall guinéen, Prix Découvertes RFI 2025 en concert
    Jun 26 2025

    Ce jeudi 26 juin 2025, Queen Rima est en concert au New Morning à Paris. Lauréate du Prix Découvertes RFI 2025, la chanteuse que l'on surnomme également « Queen of dancehall » est la première femme guinéenne à faire du dancehall, un genre habituellement masculin. Son portrait en musique.

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  • Mozambique: 50 ans d’indépendance au rythme du marrabenta
    Jun 25 2025

    Le Mozambique célèbre ce 25 juin 2025 le cinquantième anniversaire de son indépendance, après près de cinq siècles de domination portugaise. Ce tournant historique s’est accompagné d’une affirmation culturelle forte, notamment à travers le marrabenta, genre musical originaire du pays.

    Né dans les années 1930, le marrabenta devient la bande-son de cette nouvelle ère. Son nom dérive du portugais « rebentar » (« casser »), en référence aux cordes de guitare souvent brisées, témoignant des conditions précaires des musiciens. Ce style mêle diverses influences africaines, dont le soukous congolais et le highlife ghanéen, et se caractérise par des mélodies simples et entraînantes.

    L’Orchestra Marrabenta Star de Moçambique incarne ce mouvement musical durant la transition post-coloniale. Ses textes, bien que souvent joyeux dans le rythme, abordent des thèmes tels que la lutte, la pauvreté et les inégalités sociales. Parmi les artistes ayant contribué à la renommée du marrabenta, figure Sam Mangwana, crooner congolais né de parents angolais, qui mêle ce genre à la rumba dans « Mocambique Oyé », chantée en portugais.

    À Maputo, le marrabenta reste vivant, soutenu par des festivals et une nouvelle génération d’artistes qui l’intègrent à des sonorités électroniques. Malgré la concurrence du hip-hop, ce style conserve une place majeure dans la scène musicale mozambicaine. L’indépendance du Mozambique, également marquée par une reconnaissance internationale, a inspiré des hommages, comme celui du célèbre songwriter américain Bob Dylan en 1976 avec une chanson portant le nom du pays.

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