
Avec «Mega BBL», la Franco-Congolaise Théodora impose un style libre et engagé
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À seulement 21 ans, Théodora s’impose comme l’une des voix les plus singulières de la scène rap française. Sacrée Révélation féminine de l’année aux Flammes du hip hop, la jeune artiste poursuit sa percée avec Mega BBL, un album hybride volontairement indiscipliné.
Loin des carcans du boom bap ou de la trap auto-tunée, Mega BBL tire sa force d’un métissage assumé : hyperpop, amapiano, zouk et shatta. Un cocktail afro-caribéen très peu entendu jusqu'à présent qui bouscule les codes du genre avec une énergie brute, un sens du rythme affuté et une identité musicale déjà très affirmée.
« Kongolese sous BBL », morceau central de l’album, est plus qu’un tube, c’est un manifeste. Théodora y parle de son corps – ses seins trop lourds qui lui flinguent le cou, dit-elle – avec une dérision désarmante. Sous l’humour, il y a un vrai geste politique, celui de parler librement du corps des femmes, sans se soucier des injonctions normatives. Mais derrière ce titre provocateur, ll y a surtout sa capacité à transformer le personnel en message universel.
Si la production du disque impressionne, c’est aussi par l’écriture que Théodora marque les esprits. Elle aborde les questions de féminisme, de santé mentale, de racisme ou de double culture avec un langage claire, direct, jamais surchargé. Sa plume évite les slogans faciles et préfère les formules lucides, souvent teintées d’autodérision.
Née en Suisse de parents congolais réfugiés politiques, Théodora a grandi entre Kinshasa, la Grèce, La Réunion et la banlieue parisienne. Cette trajectoire nomade irrigue sa musique, marquée par une dimension identitaire. Le morceau « Massoko Na Mabelle », chanté en lingala, illustre cette approche multilingue et transnationale de son répertoire.
Ancienne élève de prépa pour l'École Nationale Supérieure, destinée à une carrière politique toute tracée, elle a choisi la scène comme espace de liberté et d'indépendance. Et quand le doute s'installe, elle le chante sans détours dans « Ils me rient tous au nez ». Mais aujourd’hui, c’est elle qu’on écoute.
Théodora signe une œuvre puissante, à la fois populaire et exigeante qui parle surtout à la génération Z sans pourtant chercher à plaire à tout prix.
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Mega BBL, son dernier album, est actuellement défendu en tournée. Prochain rendez-vous : le 6 juillet 2025 aux Eurockéennes de Belfort.