• Objets de pouvoir: le trône de Jean-Bedel Bokassa lors de son couronnement le 4 juillet 1977 [1/10]
    Jul 6 2025

    RFI vous propose de découvrir dix objets de pouvoir qui ont marqué l'histoire du continent africain. Des objets employés par les acteurs politiques pour asseoir leur légitimité et leur autorité. En Centrafrique, le 4 décembre 1977, le président Jean-Bedel Bokassa se couronnait empereur dans le Palais du Couronnement, lieu spécialement construit pour la circonstance. Lors de ce couronnement, un objet précieux a capté tous les regards : le trône. Un objet massif d'environ deux tonnes, fabriqué par le Français Olivier Brice. Il a coûté près de 2,5 millions de dollars, soit 1,5 milliard de francs CFA. Ce trône, lubie du président-empereur, représentait un objet de pouvoir, destiné à frapper les esprits, en Centrafrique et au-delà des frontières.

    Un groupe de jeunes jouent au basketball dans le Palais des Sports de Bangui, autrefois appelé le Palais du Couronnement. Ce gigantesque gymnase retrace l'histoire de l'empire centrafricain. On y voit non seulement le parquet, les gradins, la salle de presse, mais aussi cet impressionnant écran situé sur l'aile gauche. C'est ici que le trône de l'empereur Jean-Bedel Bokassa a été installé le 4 décembre 1977. L'historien Maurice Guimendego se souvient de ce qu'il a vécu à l'époque : « La forme ressemble à un aigle gigantesque qui déploie ses ailes. L'aigle que l'on voyait représentait un aigle royal, symbole de la force, symbole de la majesté. »

    L'image de ce trône imposant a marqué à l'époque les 5 000 invités venus des quatre coins du globe : « Dites-vous que vous avez en face un aigle qui déploie ses ailes sur quatre mètres d'envergure et trois mètres de hauteur et puis à l’intérieur, on a creusé une espèce de voûte, une place en structure métallique. Le trône dégage quelque chose d'impressionnant, capable de loger l'empereur dans toute sa majesté. »

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    « Incroyable Bokassa »

    Direction le sous-sol du Palais des Sports. Après le couronnement, certains objets précieux dont le trône ont été entreposés ici. Les yeux brillants d'émotions, Gabriel, 75 ans, l'un des cuisiniers de l'empereur Bokassa, revoit la vidéo et les photos du trône sur sa tablette : « Ah Bokossa sur son trône, mais quelle splendeur ! J'aime cette image parce qu'on le voit debout pour dire son serment. L'image est très intéressante, car elle nous laisse découvrir l'intérieur du trône en velours rouge, dans le ventre de l’aigle. Incroyable Bokassa ! »

    Affalé dans un fauteuil en rotin sous sa véranda, Patrice Zemoniako joue de la guitare, en interprétant un morceau des années 1970. Âgé de 80 ans, cet ancien journaliste et maire de Bangui explique que Jean-Bedel Bokassa voulait imiter le trône et le sacre de Napoléon Ier, car il était fasciné par l'empereur français : « Il a conçu son trône et la cérémonie de cette manière pour être le Napoléon de l'Afrique centrale et celui de la République Centrafricaine. C'est comme ça que Bokassa a créé l’armée centrafricaine pour combattre ceux qui s’opposaient à son pays. La philosophie du développement économique, politique, social et culturel de Bokassa doit être un modèle pour nous aujourd'hui. »

    Après le renversement de Bokassa, en septembre 1979, le sous-sol du palais du couronnement a été vandalisé. Aujourd'hui, il ne reste du trône que l'armature qui est abandonnée sur un terrain vague.

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  • Comores: 50 ans après, de quoi rêve la jeunesse pour son avenir? [4/4]
    Jul 5 2025

    Quelles sont les aspirations de la jeunesse comorienne ? Dans l’archipel, 53%, plus de la moitié de la population a moins de 20 ans, selon la Banque mondiale, qui estime que le taux de pauvreté devrait passer de 38 à 36% de la population en 2030. Une perspective moyennement enthousiasmante. Cinquante ans après l'indépendance, à quoi rêve la jeunesse comorienne pour son avenir ? Rester et construire ou partir.

    De notre envoyé spécial de retour de Moroni,

    Ben Abdourahmane a 29 ans, une femme et un bébé d’un mois et demi. Ils vivent à Mitsoudje, 15 km au sud de la capitale Moroni. Sa vie ne prend pas la direction dont il avait rêvé, mais il ne baisse pas les bras : « Je suis parti à Madagascar faire des études de droit et en Sciences Po, je n'ai pas échoué. Mais finalement, je n'ai pas pu terminer mes études à cause des moyens financiers. J'avais des rêves, j'avais des envies, mais ce n'est pas ce que la vie m'a réservé. Aujourd'hui, je me suis lancé dans l'agriculture. J'ai une vache et je cultive aussi de la banane, du manioc. À l'avenir, j'aimerais ouvrir une entreprise dans l'agriculture, la transformation. J'aimerais que mes produits soient valorisés dans le national. Ça peut marcher. »

    Kaviani Moumini, 27 ans, travaille dans une pharmacie de M’Beni, dans le nord-est de l’île de Grande Comore, qu’il se verrait bien quitter : « Je gagne un peu. Je me sens moyennement bien. Si j'avais la possibilité ou l'occasion de partir à l'étranger pour gagner ma vie, je le ferais. Ici, aux Comores, la situation est très difficile. Je ne gagne pas suffisamment. Je te le dis, j'ai envie de partir. On peut partir là-bas, en France, comme on ne gagne rien ici, on préfère partir ailleurs. »

    Hachmy Oumar Ousseini, 21 ans, sera bientôt diplômée de l’Université de Moroni : une licence en soins obstétricaux. Née sur l’île d’Anjouan, elle compte encore voyager. Mais pas pour émigrer : « J'aimerais vraiment aller à l'étranger faire une spécialité échographiste, par exemple puéricultrice. Il n'y a pas de formation aux Comores. Pour le faire, il faut aller à l'étranger. J'aimerais bien aller en France, au Sénégal ou au Maroc. Le but, c'est de revenir et de participer à l'évolution du pays. Il manque plein de choses ici. C'est à nous d'apporter ce savoir à notre pays. »

    Un enthousiasme qui contraste avec la résignation de bien des Comoriens, usés par des années d’immobilisme : Hachmy Oumar Ousseini, elle, se veut résolument optimiste et constructive.

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  • Comores: 50 ans après l'indépendance, l’hôpital de M’Beni compte sur ses propres forces [3/4]
    Jul 4 2025

    Les Comores célèbrent ce dimanche 6 juillet le cinquantième anniversaire de leur indépendance. Parmi les nombreux défis auxquels restent confrontés les Comores, celui de l’accès aux soins : les financements gouvernementaux sont minimes, les hôpitaux manquent cruellement de médecins et de matériel, de sorte que les Comoriens qui le peuvent vont largement se faire soigner à l’étranger. M’Beni est à environ 75 km au nord-est de la capitale Moroni, sur l’île de Grande Comore. La très mauvaise route qui y mène est actuellement rénovée par une entreprise chinoise. L’hôpital compte sur ses propres forces pour tenter de répondre aux besoins des populations.

    De notre envoyé spécial de retour de M’Beni

    Avec 44 consultations et trois interventions chirurgicales : la journée du Dr Nizar Ahamada est bien remplie. Comme d’habitude. Les Comores, près d’un million d’habitants, ne comptent que deux urologues, deux chirurgiens pédiatriques, le second est arrivé il y a quelques mois, selon les chiffres du nouveau Syndicat national des médecins comoriens (Synamec), dont le Dr Nizar est également secrétaire général. Il note une amélioration, pour les ORL par exemple, mais tellement insuffisante. En cause, principalement, l’absence de formation et les salaires : « Au moment où on parle, l'hôpital de Hombo à Anjouan traverse ses problèmes avec six mois de salaire pour les contractuels non payés sur les gardes. Mais aussi, il y a un problème indiciaire parce que les salaires sont vraiment trop bas, donc ça n'encourage pas. Tout le monde travaille pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Ce qui fait que certains médecins ou bien agents de la santé vont partir sur les pays voisins ou bien à l'île Mayotte pour travailler. C'est quelque chose qui est déplorable. »

    Aux Comores, ce sont les hôpitaux qui se financent principalement et qui se gèrent. Le directeur du centre médico-chirurgical de M’Beni, Abdourahim Mbaé, explique que 60% de son budget provient des soins, payants, de l’hôpital. Les bailleurs internationaux contribuent à environ 30% du budget de l’hôpital, le gouvernement : 10% seulement.

    Atteindre 100% d'autonomie en électricité

    Le matériel est un problème crucial. La diaspora de M’Beni en offre régulièrement à l’hôpital, mais les pannes sont fréquentes. Alors après avoir financé la formation d’un anesthésiste – il en manquait un – l’hôpital a financé celle d’un ingénieur bio-médical. Abdourahim Mbaé : « Nos appareils tombent en panne, on a des difficultés à les réparer et les réparations coûtent cher. Donc, on a eu l'idée de transformer le salaire en bourse et puis voilà. Il est formé, il a son atelier sur place, il est formé au Togo et il va réparer tous nos instruments de laboratoire, du bloc opératoire, de la radio, de l'imagerie médicale. Tout cela, c'est la formation qui va faire. »

    Les coupures d’électricité récurrentes peuvent avoir de lourdes conséquences. Là encore, le directeur Abdourahim Mbaé a pris les choses en main : « Pour contourner le délestage de la société nationale, on s'est doté par nous-mêmes des groupes électrogènes à nous, il y a aussi des panneaux solaires. Notre intention, c'est d'avoir à 100% une autonomie d'énergie 24 h sur 24. »

    Un ambitieux projet de Centre hospitalier universitaire national est en cours : la construction du CHU El-Maarouf à Moroni, la capitale, a commencé il y a huit ans. Le chantier accumule les retards, mais le projet suscite beaucoup d’espoirs.

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  • Comores: 50 ans après l'indépendance, l'accès à l'eau s'est dégradé [2/4]
    Jul 3 2025

    Les Comores célèbrent ce dimanche 6 juillet le cinquantième anniversaire de leur indépendance. RFI propose à cette occasion une série de reportages et d’entretiens. Dans la capitale Moroni, et a fortiori dans le reste de l'archipel, l'accès à l'eau reste une préoccupation pour les Comoriens. La situation a même empiré entre deux générations.

    De notre envoyé spécial de retour de Moroni,

    « Là, on est dans ma cuisine, c'est le robinet. Voilà, tu vois que ça ne donne rien… rien du tout. C'est très gênant même, surtout quand on a eu une famille nombreuse. Si l’eau manque, comment vivre aisément ? C'est impossible. »

    La famille d'Ibrahim Selemane habite dans le quartier Bacha, au cœur de la capitale. À deux pas, même la borne fontaine publique qui garantissait auparavant de l'eau aux ménages les plus démunis est aujourd'hui à sec. Les Nations unies ont installé quelques citernes en plastique dans la ville, où les ménagères viennent remplir des bidons, qu'il faut ensuite porter. Sinon, une seule solution, pour ceux qui le peuvent : payer.

    « Tu vois, je suis obligé de remplir de l'eau ici. J'ai une énorme bassine. Une bassine que vous voulez acheter. Il faut remplir de l'eau pour pouvoir laver la vaisselle ».

    - Et où achetez-vous, l'eau ? « Il y a des voitures qui passent ici. On nous fait vendre à 200 francs le jerrican de 20 litres. » Et pour Ibrahim Selemane, de l’eau, il doit en acheter beaucoup : « Pour la préparation, laver les assiettes à la cuisine, à la douche, laver les vêtements, tout cela nécessite beaucoup d’eau quand même. Ça devrait être un service public. On nous le vend, mais on n'a pas le choix. »

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    Nasrat Mohamed Issa préside la Fédération comorienne des consommateurs. Elle-même a rénové la cuve que son père avait installée sur le toit de la maison familiale, qu'il avait cessé d'utiliser, et qui se révèle à nouveau indispensable. Après 50 ans d'indépendance, elle tire un triste bilan : « La situation s'est dégradée et se dégrade. Moi, je suis née avant l'indépendance, il y avait de l'eau dans les robinets. Ma fille, que j'ai eue en 2001, il y a des enfants de cette génération-là qui ne voient pas de l'eau courante. Il y a des infrastructures qui doivent être remises à neuf ou s'adapter à la population qui grandit. Parce que, en 50 ans, la population continue à grandir, les habitations continuent à pulluler. On nous chante plusieurs projets, il y a même des inaugurations, mais au bout, ça n'arrange pas les choses. »

    Les autorités se veulent pourtant rassurantes : Houmed Msaïdié, ancien ministre et conseiller spécial à la résidence : « Il y a des projets concrets. On voit les travaux qui se font pour régler cette question de l'eau à Moroni et ailleurs d'ici 2027. On travaille pour que 63% de la population comorienne ait accès à l'eau directement chez elle. On est en train d'installer les infrastructures nécessaires pour cela. »

    Plusieurs projets sont en cours, soutenus par les partenaires internationaux des Comores.

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  • Comores: 50 ans après, sans Mayotte, une indépendance incomplète [1/4]
    Jul 2 2025

    Les Comores célèbrent ce dimanche 6 juillet le cinquantième anniversaire de leur indépendance. Les Comores, c'est historiquement un archipel de quatre îles : Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte. Sauf que cette dernière île est restée un département français, que l'État comorien revendique encore et toujours. Les Comoriens les plus engagés pour le retour de Mayotte estiment que leur gouvernement, malgré sa position officielle, est trop complaisant avec Paris.

    De notre envoyé spécial à Moroni,

    On pourrait poser la question mille fois dans les rues de Moroni sans que la réponse varie : le retour de Mayotte au sein de l'État comorien est une cause nationale. En 1974, la France demande aux Comoriens par referendum s'ils veulent l'indépendance. Près de 95% répondent « oui », mais à Mayotte, le « non » l'emporte à plus de 63%. Les indépendantistes considérant que le scrutin vaut pour l'ensemble de l'archipel, Paris décide de le prendre en compte île par île.

    L'année suivante, Paris reconnaît l'indépendance des Comores, à l'exclusion de l'île de Mayotte. Depuis, les gouvernements comoriens successifs ne cessent de le marteler : « Mayotte est comorienne. » Aujourd'hui encore, Houmed Msaïdié, ancien ministre et conseiller spécial à la présidence en charge des questions politiques, parle d'un « objectif stratégique » :

    « Cet abus de la part des autorités françaises à un moment donné de notre histoire fait qu'aujourd'hui, il y a des Mahorais qui ne connaissent pas les Comores. Ça fait 50 ans qu'on s'est séparés. Maintenant, c'est le moment. On est pour des discussions sérieuses avec la France, mais surtout, on est pour la discussion directe entre nos frères de Mayotte et les autres îles. Il faut qu'on essaie d'identifier ce qui peut nous rassembler. L'objectif des Comores est clair et net : c'est l'intégrité territoriale. »

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    Mais cette position officielle ne convainc pas tous les Comoriens. Depuis 50 ans, l'Union africaine et les Nations unies reconnaissent l'appartenance de Mayotte aux Comores, contre la position française. Mais le sujet s'est progressivement effacé, car Moroni et Paris, loin de s'affronter sur la scène internationale, sont des alliés : échanges économiques, programmes de développement...

    Le docteur Mohamed Monjoin est le président du Comité Maore, qui milite pour « la fin de l'occupation coloniale française à Mayotte ». Il affirme : « Il est temps d'arrêter le dialogue bilatéral, il n'a rien apporté de bien. Notre force, c'est le soutien international. Moroni doit mettre Mayotte à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies. Il faut qu'il y ait une discussion et un vote sur la question de Mayotte, cela n'a pas été fait depuis 30 ans par les différents gouvernements successifs. C'est le bâton et la carotte. Le gouvernement comorien craint un coup d'État. Aux Comores, il y a eu beaucoup de coup d'État fomentés par la France, qui vous dit que c'est fini ? Et il reste bien sûr la petite carotte : l'aide au développement. »

    Cinquante ans après, les Comoriens célèbrent donc une indépendance que tous jugent inachevée.

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  • RDC: à l’hôpital d'Angumu, le paludisme continue de tuer principalement les enfants en bas âge [3/3]
    Jun 28 2025

    En République démocratique du Congo, dans le territoire de Mahagi, à l’est du pays, le paludisme est endémique. La maladie demeure l’une des plus grandes tueuses en RDC, qui reste le deuxième pays africain le plus touché après le Nigeria. Si la vaccination a bien été introduite fin 2024, elle n’est pas encore arrivée dans le territoire enclavé de Mahagi. À Angumu, le service pédiatrie de l’hôpital ne désemplit quasiment jamais. Pour l’heure, aucune date de campagne n’a été fixée dans la région.

    De notre envoyée spéciale de retour de Angumu

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  • RDC: étudier les moustiques pour mieux combattre le paludisme [2/3]
    Jun 28 2025

    En République démocratique du Congo, dans le territoire de Mahagi, à l’est du pays, le paludisme est endémique. C’est pourquoi l’ONG Médecins sans frontières étudie les moustiques depuis 2020 dans la zone de santé d’Angumu. L’objectif ? Mieux les connaître pour adapter les mesures pour lutter contre la maladie. Une maladie qui reste l’une des premières causes de mortalité dans la région, notamment infantile. De notre envoyée spéciale de retour de Angumu.

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