Comores: 50 ans après, de quoi rêve la jeunesse pour son avenir? [4/4] Podcast By  cover art

Comores: 50 ans après, de quoi rêve la jeunesse pour son avenir? [4/4]

Comores: 50 ans après, de quoi rêve la jeunesse pour son avenir? [4/4]

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Quelles sont les aspirations de la jeunesse comorienne ? Dans l’archipel, 53%, plus de la moitié de la population a moins de 20 ans, selon la Banque mondiale, qui estime que le taux de pauvreté devrait passer de 38 à 36% de la population en 2030. Une perspective moyennement enthousiasmante. Cinquante ans après l'indépendance, à quoi rêve la jeunesse comorienne pour son avenir ? Rester et construire ou partir.

De notre envoyé spécial de retour de Moroni,

Ben Abdourahmane a 29 ans, une femme et un bébé d’un mois et demi. Ils vivent à Mitsoudje, 15 km au sud de la capitale Moroni. Sa vie ne prend pas la direction dont il avait rêvé, mais il ne baisse pas les bras : « Je suis parti à Madagascar faire des études de droit et en Sciences Po, je n'ai pas échoué. Mais finalement, je n'ai pas pu terminer mes études à cause des moyens financiers. J'avais des rêves, j'avais des envies, mais ce n'est pas ce que la vie m'a réservé. Aujourd'hui, je me suis lancé dans l'agriculture. J'ai une vache et je cultive aussi de la banane, du manioc. À l'avenir, j'aimerais ouvrir une entreprise dans l'agriculture, la transformation. J'aimerais que mes produits soient valorisés dans le national. Ça peut marcher. »

Kaviani Moumini, 27 ans, travaille dans une pharmacie de M’Beni, dans le nord-est de l’île de Grande Comore, qu’il se verrait bien quitter : « Je gagne un peu. Je me sens moyennement bien. Si j'avais la possibilité ou l'occasion de partir à l'étranger pour gagner ma vie, je le ferais. Ici, aux Comores, la situation est très difficile. Je ne gagne pas suffisamment. Je te le dis, j'ai envie de partir. On peut partir là-bas, en France, comme on ne gagne rien ici, on préfère partir ailleurs. »

Hachmy Oumar Ousseini, 21 ans, sera bientôt diplômée de l’Université de Moroni : une licence en soins obstétricaux. Née sur l’île d’Anjouan, elle compte encore voyager. Mais pas pour émigrer : « J'aimerais vraiment aller à l'étranger faire une spécialité échographiste, par exemple puéricultrice. Il n'y a pas de formation aux Comores. Pour le faire, il faut aller à l'étranger. J'aimerais bien aller en France, au Sénégal ou au Maroc. Le but, c'est de revenir et de participer à l'évolution du pays. Il manque plein de choses ici. C'est à nous d'apporter ce savoir à notre pays. »

Un enthousiasme qui contraste avec la résignation de bien des Comoriens, usés par des années d’immobilisme : Hachmy Oumar Ousseini, elle, se veut résolument optimiste et constructive.

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