![Objets de pouvoir: le trône de Jean-Bedel Bokassa lors de son couronnement le 4 juillet 1977 [1/10] Podcast By cover art](https://m.media-amazon.com/images/I/41VMge+pMlL._SL500_.jpg)
Objets de pouvoir: le trône de Jean-Bedel Bokassa lors de son couronnement le 4 juillet 1977 [1/10]
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RFI vous propose de découvrir dix objets de pouvoir qui ont marqué l'histoire du continent africain. Des objets employés par les acteurs politiques pour asseoir leur légitimité et leur autorité. En Centrafrique, le 4 décembre 1977, le président Jean-Bedel Bokassa se couronnait empereur dans le Palais du Couronnement, lieu spécialement construit pour la circonstance. Lors de ce couronnement, un objet précieux a capté tous les regards : le trône. Un objet massif d'environ deux tonnes, fabriqué par le Français Olivier Brice. Il a coûté près de 2,5 millions de dollars, soit 1,5 milliard de francs CFA. Ce trône, lubie du président-empereur, représentait un objet de pouvoir, destiné à frapper les esprits, en Centrafrique et au-delà des frontières.
Un groupe de jeunes jouent au basketball dans le Palais des Sports de Bangui, autrefois appelé le Palais du Couronnement. Ce gigantesque gymnase retrace l'histoire de l'empire centrafricain. On y voit non seulement le parquet, les gradins, la salle de presse, mais aussi cet impressionnant écran situé sur l'aile gauche. C'est ici que le trône de l'empereur Jean-Bedel Bokassa a été installé le 4 décembre 1977. L'historien Maurice Guimendego se souvient de ce qu'il a vécu à l'époque : « La forme ressemble à un aigle gigantesque qui déploie ses ailes. L'aigle que l'on voyait représentait un aigle royal, symbole de la force, symbole de la majesté. »
L'image de ce trône imposant a marqué à l'époque les 5 000 invités venus des quatre coins du globe : « Dites-vous que vous avez en face un aigle qui déploie ses ailes sur quatre mètres d'envergure et trois mètres de hauteur et puis à l’intérieur, on a creusé une espèce de voûte, une place en structure métallique. Le trône dégage quelque chose d'impressionnant, capable de loger l'empereur dans toute sa majesté. »
À lire ou à écouter aussiIl y a 40 ans, la chute de l’empereur Bokassa
« Incroyable Bokassa »Direction le sous-sol du Palais des Sports. Après le couronnement, certains objets précieux dont le trône ont été entreposés ici. Les yeux brillants d'émotions, Gabriel, 75 ans, l'un des cuisiniers de l'empereur Bokassa, revoit la vidéo et les photos du trône sur sa tablette : « Ah Bokossa sur son trône, mais quelle splendeur ! J'aime cette image parce qu'on le voit debout pour dire son serment. L'image est très intéressante, car elle nous laisse découvrir l'intérieur du trône en velours rouge, dans le ventre de l’aigle. Incroyable Bokassa ! »
Affalé dans un fauteuil en rotin sous sa véranda, Patrice Zemoniako joue de la guitare, en interprétant un morceau des années 1970. Âgé de 80 ans, cet ancien journaliste et maire de Bangui explique que Jean-Bedel Bokassa voulait imiter le trône et le sacre de Napoléon Ier, car il était fasciné par l'empereur français : « Il a conçu son trône et la cérémonie de cette manière pour être le Napoléon de l'Afrique centrale et celui de la République Centrafricaine. C'est comme ça que Bokassa a créé l’armée centrafricaine pour combattre ceux qui s’opposaient à son pays. La philosophie du développement économique, politique, social et culturel de Bokassa doit être un modèle pour nous aujourd'hui. »
Après le renversement de Bokassa, en septembre 1979, le sous-sol du palais du couronnement a été vandalisé. Aujourd'hui, il ne reste du trône que l'armature qui est abandonnée sur un terrain vague.