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Chronique des médias

Chronique des médias

By: RFI
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L’actu des médias, les médias dans l’actu : tel est le propos de cette chronique qui se propose de décrypter ce qui change les médias à l’ère numérique - et donc la façon dont on est informé. Les évolutions technologiques, la crise des modèles classiques, les nouveaux vecteurs d'information... Tels sont quelques-uns des éléments qui seront explorés sur la planète média. Tout en couvrant les grands événements «médias» qui touchent la France, une attention particulière sera accordée à l'actualité internationale des médias, notamment intéressant les pays du Sud. La chronique pourra revenir aussi avec un regard critique sur la façon dont les médias couvrent certains évènements et sur la façon dont les médias sont eux-mêmes transformés par une actualité qui leur est propre. En partenariat avec le magazine «Stratégies».

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  • La stratégie d'hyperdistribution des grands opérateurs audiovisuels français
    Jul 4 2025

    La stratégie d'hyperdistribution gagne les grands opérateurs audiovisuels français et pourraient bien profiter à des pays d'Afrique francophone

    Ce jeudi 3 juillet 2025, le groupe TF1 a annoncé le lancement de sa plateforme de streaming gratuite TF1+ dans 21 pays d'Afrique francophone, dont l'Algérie, le Burkina Faso, le Niger ou le Mali. On pourra y retrouver Plus Belle la vie, HPI ou encore Tout pour la lumière, le nouveau feuilleton de TF1. Pour cela, il suffit de télécharger l'application ou de passer par un téléviseur connecté. Mi-juin, le groupe a aussi signé un accord avec Netflix pour intégrer son offre et ainsi toucher 40% des 13 millions d'abonnés de la plateforme en France qui ne regardent jamais ses programmes. Or Netflix sera aussi à la mi-juillet accessible dans 24 pays d'Afrique subsaharienne grâce à un accord avec Canal+ qui permettra de retrouver dans son abonnement l'accès aux séries du géant américain. Citons Lupin, Emily in Paris, Squid Game, mais aussi bien sûr les productions africaines comme Blood & Water, Unseen, King of Boys, Anikulapo, Blood Sisters et Kings of Joburg.

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    France Télévisions a annoncé cette semaine un accord de distribution avec Prime Video d'Amazon

    Il ne touche pas spécifiquement l'Afrique, mais comme Prime Video est accessible dans des pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Mali, ses abonnés vont forcément en profiter. Un espace dédié à France.tv sera ainsi accessible sur Prime avec ses 20 000 contenus comme Intervilles ou Un Si Grand soleil. On retrouve là une stratégie d'hyperdistribution qui avait été initiée par Bruno Patino, l'actuel patron d'Arte, qui a mis le maximum de contenus sur YouTube en considérant que la mission d'un service public était d'être vu le plus possible. Cela peut se comprendre, mais quelle est la logique pour un groupe privé ? Eh bien à TF1, on parle de plus en plus de micro-paiements pour voir des épisodes avant diffusion par exemple. Avec la publicité, cela pourrait compléter les revenus.

    Le monde de la création audiovisuel africain va aussi évoluer

    On l'a vu fin juin au Salon des contenus audiovisuels d'Abidjan, le SICA. Les plateformes internationales ne vont plus se contenter des séries de Nollywood pour assurer leurs programmes africains. C'est pourquoi autour d'Alex Ogou, de Mamane, bien connu de RFI, d'Alex Berger, de Charly Kodjo et bien sûr des réalisateurs Abderrahmane Sissako ou Dani Kouyaté, tout un tissu créatif gagne en intensité et en puissance. On parle du Bureau des légendes africain d'Axel Berger, mais aussi d'une comédie en douze épisodes de Mamane ou le super-héros africain est un bras cassé. Avec le rachat de MultiChoice par Canal+, ce sont de nouvelles perspectives sur tout le continent qui s'offrent à eux.

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  • France-Allemagne: les alternatives d’extrême droite
    Jun 27 2025

    L’extrême droite tisse sa toile dans les médias en France et en Allemagne.

    « Nous, on ne les lâche pas » : c’est ainsi que Caroline Parmentier, députée du Rassemblement national, parlait des militants antifascistes lorsqu’elle était rédactrice en chef du journal Présent en 2013. Depuis, le journal Présent est mort, en 2018, tout comme l’étudiant Clément Méric assassiné par des néo-nazis. Et l’extrême droite a muté dans une nouvelle réalité, qui va d’une nébuleuse de canaux numériques à des institutions médiatiques établies.

    Côté pile, de nouveaux médias sur YouTube comme Tocsin, Omerta, Boulevard Voltaire ou Frontières, lequel fait de l’agitation à l’Assemblée et s’est infiltré à l’Arcom pour faire croire que l’arrêt de C8 était un ordre donné par Macron. On peut y associer le média numérique Neo, du milliardaire catholique Pierre-Édouard-Stérin, opposé à l’avortement et partisan de la remigration qui vient de racheter le compte Cerfia du réseau social X.

    Côté face, des publications controversées comme Valeurs actuelles, L’Incorrect ou Causeur. Et puis, il y a toute la sphère Bolloré, bien sûr, avec CNews, Europe 1 et Le Journal du Dimanche, pour une lecture ultra-conservatrice et un soutien souvent sans faille à Benyamin Netanyahu et à Donald Trump.

    Avec cette particularité : ces médias invitent régulièrement des représentants de sa famille de pensée afin de promouvoir l’ordre sécuritaire, le rejet d’une société multiculturelle, l’immigration zéro, la domination occidentale, mais aussi l’absence d’État dans les affaires. Des thématiques que l’on retrouve aussi sur des médias plus anciens comme Le Figaro, Sud Radio ou Le Point.

    En Allemagne, l’extrême droite gagne en visibilité

    Un article paru début juin dans Le Monde montrait bien qu’il y a un avant et un après Covid où de nouveaux canaux ont commencé à surfer sur la défiance grandissante envers les médias traditionnels, accusés de s’être pliés aux injonctions des virologues et d’être inféodés à la gauche. C’est pourtant un ancien rédacteur en chef de Bild, Julian Reichelt, qui a créé en 2023 Nius, plateforme aux 9 millions de visites par mois qui se distingue par des titres comme « Les barbares sont parmi nous » ou « La diversité tue ».

    Derrière Nius, on retrouve Frank Gotthardt, qui a fait fortune dans la tech médicale et qui possède trois chaînes régionales essentiellement dans la région de Coblence. Il a aussi un média en ligne autrichien, Exxpress, et dispose même d’une licence de télévision pour développer une Fox News germanophone. Il commence même à ébranler le groupe Axel Springer, dont le patron Mathias Döpfner estime qu’il faut laisser plus de place dans ses colonnes à l’extrême droite.

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  • France: la ministre de la Culture Rachida Dati intimide les journalistes du service public
    Jun 20 2025

    La ministre de la Culture Rachida Dati, ministre de tutelle de l'audiovisuel public, joue de plus en plus du rapport de force avec les journalistes.

    La ministre de la Culture porte une réforme de l'audiovisuel public qui prévoit de réunir sous une même holding France Télévisions, Radio France et l'Institut national de l'audiovisuel. Alors que les syndicats de Radio France appellent à la grève sur ce projet le 26 juin, Rachida Dati exercent des intimidations verbales, voire des menaces sur des journalistes.

    On l'a vu cette semaine dans l'émission C à Vous, sur France 5, où la ministre a mis en cause l'intervieweur Patrick Cohen à propos d'un article de Mediapart évoquant un possible management toxique de sa part entre 2010 et 2017 quand il était à France Inter, ce qui pourrait relever du harcèlement moral selon Mediapart. Elle a même évoqué en direct la possibilité d'engager des poursuites judiciaires contre ce journaliste sur la foi de ces témoignages. Des accusations contestées par Patrick Cohen qui rappelle qu'il n'y a eu aucune procédure judiciaire, mais qui sont utiles à la ministre pour retourner le projecteur quand des questions l'embarrassent.

    Des questions qui ont à voir avec l'audiovisuel public. Car l'émission Complément d'enquête a révélé sur France 2 il y a quinze jours, en partenariat avec Le Nouvel Obs, qu'une deuxième affaire de corruption accable la ministre, déjà mise en examen pour corruption passive et trafic d'influence après avoir touché 900 000 euros de Renault, époque Carlos Ghosn, quand elle était députée au Parlement européen.

    Cette fois, les journalistes révèlent un document comptable d'un cabinet d'avocat qui atteste de deux virements de GDF Suez de près de 150 000 euros chacun qui seraient liés à ses prises de position sur des sujets gaziers au Parlement. Elle laisse entendre que tout cela relèverait du même dossier et de son travail d'avocat. Et traite de « voyous » les journalistes de France 2 en les accusant d'avoir voulu acheter des témoignages dans sa famille au Maroc, ce que dément la chaîne.

    La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, défend ses journalistes. Sans ambiguïté, puisque France Télévisions a apporté son soutien à C à Vous et jugé les mises en cause de ses journalistes « pas acceptables ». La société des journalistes a de son côté dénoncé des « intimidations » et des « pressions ». Il faut dire que Rachida Dati cache mal ses récriminations vis-à-vis des patronnes de France Télé et de Radio France. Elle aurait promis d'avoir le « scalp » de Delphine Ernotte, selon le Canard enchaîné, et accuse Sibyle Veil à Radio France de caricaturer sa réforme. De là à ce que la prochaine loi vise à les mettre au pas.

    À lire aussiFrance: l'examen de la réforme de l'audiovisuel public suspendu après un accrochage avec Rachida Dati

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