
France: la ministre de la Culture Rachida Dati intimide les journalistes du service public
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La ministre de la Culture Rachida Dati, ministre de tutelle de l'audiovisuel public, joue de plus en plus du rapport de force avec les journalistes.
La ministre de la Culture porte une réforme de l'audiovisuel public qui prévoit de réunir sous une même holding France Télévisions, Radio France et l'Institut national de l'audiovisuel. Alors que les syndicats de Radio France appellent à la grève sur ce projet le 26 juin, Rachida Dati exercent des intimidations verbales, voire des menaces sur des journalistes.
On l'a vu cette semaine dans l'émission C à Vous, sur France 5, où la ministre a mis en cause l'intervieweur Patrick Cohen à propos d'un article de Mediapart évoquant un possible management toxique de sa part entre 2010 et 2017 quand il était à France Inter, ce qui pourrait relever du harcèlement moral selon Mediapart. Elle a même évoqué en direct la possibilité d'engager des poursuites judiciaires contre ce journaliste sur la foi de ces témoignages. Des accusations contestées par Patrick Cohen qui rappelle qu'il n'y a eu aucune procédure judiciaire, mais qui sont utiles à la ministre pour retourner le projecteur quand des questions l'embarrassent.
Des questions qui ont à voir avec l'audiovisuel public. Car l'émission Complément d'enquête a révélé sur France 2 il y a quinze jours, en partenariat avec Le Nouvel Obs, qu'une deuxième affaire de corruption accable la ministre, déjà mise en examen pour corruption passive et trafic d'influence après avoir touché 900 000 euros de Renault, époque Carlos Ghosn, quand elle était députée au Parlement européen.
Cette fois, les journalistes révèlent un document comptable d'un cabinet d'avocat qui atteste de deux virements de GDF Suez de près de 150 000 euros chacun qui seraient liés à ses prises de position sur des sujets gaziers au Parlement. Elle laisse entendre que tout cela relèverait du même dossier et de son travail d'avocat. Et traite de « voyous » les journalistes de France 2 en les accusant d'avoir voulu acheter des témoignages dans sa famille au Maroc, ce que dément la chaîne.
La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, défend ses journalistes. Sans ambiguïté, puisque France Télévisions a apporté son soutien à C à Vous et jugé les mises en cause de ses journalistes « pas acceptables ». La société des journalistes a de son côté dénoncé des « intimidations » et des « pressions ». Il faut dire que Rachida Dati cache mal ses récriminations vis-à-vis des patronnes de France Télé et de Radio France. Elle aurait promis d'avoir le « scalp » de Delphine Ernotte, selon le Canard enchaîné, et accuse Sibyle Veil à Radio France de caricaturer sa réforme. De là à ce que la prochaine loi vise à les mettre au pas.
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