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  • Écologie et croissance dans les pays du Sud: le modèle du Costa Rica peut-il inspirer?
    Jul 7 2025

    Le financement de la transition écologique dans les pays du Sud s’impose comme l’un des grands enjeux économiques de notre époque. Lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, experts et décideurs ont rappelé l’ampleur des besoins et esquissé des solutions. Malgré les efforts actuels, le fossé entre les promesses et la réalité reste immense.

    Alors que l'on estimait il y a encore quelques années à quelques centaines de milliards le coût de la transition écologique dans les pays du Sud, les besoins explosent. Il faudrait désormais mobiliser 2 000 milliards de dollars par an, soit l'équivalent du PIB de l’Italie. Un objectif qui semble lointain, malgré les engagements pris lors de la COP29 à Bakou, qui prévoient de tripler les financements climatiques pour atteindre 300 milliards annuels d’ici 2035. Car les pays du Sud sont à la fois les plus vulnérables face au changement climatique et contraints d'inventer un modèle de développement sobre en carbone, sans reproduire les erreurs des pays industrialisés. Pour y parvenir, il ne s’agit pas d’opposer croissance économique et protection de l’environnement, mais de les concilier intelligemment.

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    Le modèle costaricien : l'exemple d’un cercle vertueux

    Le Costa Rica est la preuve que tout cela est possible. Dans les années 1980, ce petit pays d’Amérique centrale avait perdu 80 % de sa couverture forestière au profit de l’agriculture. Quarante ans plus tard, la forêt couvre de nouveau 55 % du territoire. Cette réussite a été permise grâce à des choix audacieux, comme l'innovation verte, la mise en place de taxes environnementales, la rémunération des services rendus par les écosystèmes, et l'implication directe des citoyens dans le financement. Aujourd’hui, ce modèle porte ses fruits. L’écotourisme génère des milliards, la croissance économique est au rendez-vous, et le pays séduit les investisseurs par sa stabilité écologique. Une trajectoire qui démontre qu’une transition réussie est possible, à condition d’allier volonté politique, coopération et innovation.

    Lever les freins : vers une transformation structurelle du financement

    Mais pour appliquer ce système à l'échelle planétaire, plusieurs freins demeurent. Les investisseurs privés restent frileux, percevant la transition écologique comme un coût immédiat plutôt qu’un investissement durable. Les financements actuels prennent souvent la forme de prêts, alourdissant la dette des États bénéficiaires. À cela s’ajoutent la complexité des procédures et la lenteur des décaissements, qui freinent l’essor des projets. Pour changer de cap, plusieurs pistes ont été évoquées à Aix-en-Provence. Réformer les banques de développement pour qu’elles financent davantage les stratégies nationales, promouvoir la finance mixte public-privé pour mutualiser les risques, et investir dans l’éducation pour créer un socle économique et humain durable. L’argent existe. Les solutions aussi. Reste à aligner les volontés, les politiques et les capitaux.

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  • Économie, pouvoir et réseautage: plongée au cœur des Rencontres d'Aix-en-Provence
    Jul 4 2025

    Chaque été depuis vingt-cinq ans, les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence réunissent économistes, dirigeants, syndicalistes et citoyens pour débattre librement des grands enjeux du moment. Un événement unique en son genre, à la croisée du sérieux et de la convivialité.

    À l’ombre des platanes du parc Jourdan, le cœur d’Aix-en-Provence bat au rythme de l’économie mondiale. Comme chaque année à cette période, la ville accueille les Rencontres économiques, organisées par le Cercle des économistes. Trois jours durant, conférences, tables rondes et discussions informelles s’enchaînent, loin du formalisme habituel des grands rendez-vous économiques. Ici, pas de cravate, mais des échanges francs autour d’un café ou d’un apéritif, parfois même dans une pizzeria discrète du centre-ville. Baptisé « le mini Davos français », l’événement célèbre cette année sa 25e édition, toujours dans un esprit de détente et d’ouverture. Le thème retenu pour 2025 : « Affronter le choc des réalités », un intitulé qui résonne avec l’instabilité géopolitique et les bouleversements économiques actuels.

    Des figures de renom pour penser le monde d’aujourd’hui

    Avec plus de 380 intervenants et 73 sessions ouvertes gratuitement au public, ces Rencontres affichent une volonté claire, celle de démocratiser l’accès au débat économique. Près de 7 000 participants sont attendus pour écouter et interpeller les grandes figures présentes cette année. Retenons Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, Esther Duflo, prix Nobel d’économie 2019, ou encore les ministres Éric Lombard (France) et Nadia Fettah Alaoui (Maroc). Les syndicats sont également représentés, notamment avec la présence de Sophie Binet (CGT), tout comme les grands patrons à l’image de Patrick Pouyanné (Total Énergies). Tous viennent confronter leurs visions et échanger, dans un cadre propice à la parole libre et au débat.

    Un lieu unique pour tisser des liens et imaginer l’avenir

    Ces Rencontres sont aussi l’occasion pour les acteurs de l’économie francophone de se croiser et d’échanger, formellement comme informellement. De jeunes entrepreneurs côtoient grands patrons, hauts fonctionnaires et investisseurs dans une ambiance détendue, mais studieuse. C’est le moment idéal pour "faire du réseau", tisser des liens et découvrir les talents de demain. Cette année, une nouveauté de taille s’ajoute au programme : le lancement du Global Economic Dialogue, une initiative inédite rassemblant 35 think-tanks européens (groupes de pensée) pour confronter leurs visions parfois opposées. Une manière de nourrir encore davantage la réflexion collective dans un monde en pleine mutation.

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  • Transition énergétique: l'Europe peut-elle réussir sans la Chine?
    Jul 3 2025

    Alors que la Commission européenne vient de présenter ses objectifs pour le climat, une étude de l’Institut Montaigne met en lumière la forte dépendance de l’Union européenne à la Chine pour les technologies vertes. Un enjeu stratégique alors que l’UE ambitionne la neutralité carbone d’ici 2050.

    Pour réussir sa transition énergétique, l’Europe doit s’appuyer sur des technologies propres comme les panneaux solaires, les éoliennes ou les batteries. Mais ce n'est pas si simple, puisque la quasi-totalité de ces équipements est importée, en majorité de Chine. Ainsi, 97 % des panneaux solaires, 53 % des éoliennes et 44 % des batteries pour véhicules électriques proviennent de l’Empire du Milieu. Un déséquilibre structurel qui s’explique notamment par la délocalisation passée des productions industrielles européennes vers l’Asie, mais aussi par la compétitivité des prix chinois. Cette dépendance interroge sur la souveraineté industrielle de l’UE, en particulier dans un contexte géopolitique incertain.

    Une vulnérabilité stratégique

    Car dépendre d’un seul pays pour des ressources aussi stratégiques, c’est s’exposer à de potentielles pressions. La Chine n’hésite d’ailleurs pas à ajuster ses exportations en fonction de ses intérêts politiques ou économiques. Cette vulnérabilité pousse les autorités européennes à réagir. Face à ce constat, la Commission européenne a lancé plusieurs initiatives législatives pour renforcer l’autonomie industrielle du continent, à commencer par le Net Zero Industry Act et le Critical Raw Materials Act, deux textes entrés en vigueur l’an dernier. Leur objectif : couvrir 40 % des besoins européens en technologies vertes d’ici 2030.

    Des pistes inspirées d’ailleurs, mais pas sans limites

    Certains pays comme le Japon ou la Corée du Sud ont amorcé leur sortie de dépendance à la Chine. Ils ont diversifié leurs sources d’approvisionnement et restructuré leurs chaînes de production. Ces stratégies sont citées en exemple dans l’étude de l’Institut Montaigne. Mais elles ne sont pas sans contraintes. La dépendance à certains minerais critiques reste une réalité. Pour l’Europe, il s’agit donc de trouver un équilibre, celui de réduire la dépendance sans se couper totalement de la Chine, tout en assumant le coût d’un retour à une plus grande souveraineté industrielle.

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  • L'Iran, une économie sous sanctions entre résilience et effondrement
    Jun 27 2025

    Quarante-huit heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, le guide suprême Ali Khamenei a revendiqué la victoire. Pourtant, en coulisse, un autre front reste actif. Celui de l’économie. Sous sanctions depuis des décennies, frappée par une inflation galopante et une devise en chute libre, l’économie iranienne semble tenir. Décryptage.

    La République islamique se targue de résister aux pressions extérieures, mais cette résilience a ses limites. Le rial iranien ne cesse de s’effondrer : il faut désormais plus de 42 000 rials pour un seul dollar américain. L'inflation est ainsi fulgurante, estimée à 43 % par le Fonds Monétaire International. Les produits de première nécessité deviennent inaccessibles pour une grande partie de la population. Selon les estimations, entre un tiers et la moitié des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté. Cette détérioration s’est aggravée après la réimposition des sanctions américaines en 2018, lorsque Washington s’est retiré de l’accord sur le nucléaire. L’Iran, déjà isolé, s’est alors vu couper l’accès au système bancaire international et privé de dollars.

    Une économie sous sanctions, mais jamais à l’arrêt

    Malgré l’isolement, Téhéran n’est pas resté sans ressources. Le pays a renforcé ses partenariats avec la Chine, la Russie, la Turquie ou encore l’Inde. Et surtout, il a su contourner les sanctions grâce à des raffineries chinoises opérant discrètement sur son sol, surnommées teapots, ou à une flotte fantôme de 400 navires transportant clandestinement du pétrole. Ce système s’appuie sur un modèle économique à deux vitesses. D’un côté, un capitalisme d’État dominé par les Gardiens de la Révolution, omniprésents dans les secteurs clés (énergie, télécoms, BTP). De l’autre, une économie informelle florissante, basée sur la contrebande et les circuits parallèles. Selon certaines estimations, le marché noir représenterait jusqu’à 40 % du PIB.

    Le pétrole, force vitale et talon d’Achille

    La récente guerre éclair avec Israël a touché un nerf sensible : les infrastructures énergétiques. Raffineries, oléoducs, terminaux pétroliers ont été visés, menaçant la première richesse du pays. Car malgré tout, l’Iran demeure un géant énergétique, troisième réserve mondiale de pétrole brut. Mais cette dépendance au pétrole, ajoutée à une gestion opaque et centralisée, rend l’économie extrêmement vulnérable. Paradoxalement, c’est ce système verrouillé, résilient mais étouffant, qui permet au régime de se mainteni, au détriment d’une population de plus en plus étranglée.

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  • Les droits de douane de Donald Trump continuent de redessiner le commerce mondial
    Jun 26 2025

    Une étude du cabinet McKinsey révèle les profondes répercussions des mesures douanières américaines sur les échanges internationaux. Alors que la Chine perd du terrain, l’Europe s’impose comme un acteur central dans la nouvelle cartographie commerciale mondiale

    Depuis le 2 avril, les droits de douane imposés par Donald Trump restent en vigueur. Même s'ils font moins la une de l’actualité, leurs effets sont toujours bien réels. Le cabinet McKinsey vient de publier une étude qui confirme l’impact majeur de ces mesures sur le marché mondial.

    Initiée par les États-Unis, cette guerre douanière cible en priorité la Chine. Tous les produits fabriqués dans ce pays et importés sur le sol américain sont désormais taxés à hauteur de 30 %. Pour les autres pays, la taxe est fixée à 10 %. Ces règles modifient en profondeur les dynamiques commerciales. Selon McKinsey, une tendance forte se dégage: le « friendshoring ». Cette stratégie consiste à privilégier les échanges avec les alliés géopolitiques. La conséquence, c'est celle-ci, les importations américaines en provenance de Chine ont chuté de 34,5 % depuis le mois d’avril. Face à cette baisse, l’Organisation mondiale du commerce a dû revoir ses prévisions. Au lieu d'une hausse attendue de 2,7 %, le commerce mondial devrait reculer de 0,2 % cette année. Le monde entre ainsi dans une phase de fragmentation économique.

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    L’Europe, pivot d’un nouvel équilibre mondial

    Face à la baisse des exportations vers les États-Unis, la Chine redirige sa production vers l’Europe. Paradoxalement, cette guerre commerciale profite donc au Vieux Continent. D’après McKinsey, les pays européens pourraient fournir jusqu’à 55 % du marché mondial d’exportation destiné à remplacer les produits chinois aux États-Unis. En d'autres termes, l’Europe serait en mesure de couvrir un besoin sur deux en produits substituts. Cependant, certains secteurs restent hors de portée. Dans le manufacturier et l’électronique, ce sont les pays d’Asie du Sud-Est qui prennent l’avantage. De leur côté, les consommateurs américains risquent de subir un déficit d’approvisionnement estimé à plus de 100 milliards de dollars. Cela pourrait entraîner des pénuries sur des produits essentiels comme les ordinateurs portables, les smartphones ou les écrans, mais aussi une hausse généralisée des prix.

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    Vers une bipolarisation économique ?

    Cette recomposition des flux commerciaux pourrait dessiner un monde économique à deux vitesses : d’un côté, les pays qui maintiennent des liens avec la Chine ; de l’autre, ceux qui s’en détachent. L’enjeu devient alors de trouver de nouveaux partenaires ou de renforcer ceux déjà établis. Pour l’Europe, cela représente une opportunité majeure : ses exportations vers les États-Unis pourraient augmenter de 200 milliards de dollars. Mais cette dynamique reste à double tranchant. Car la Chine, en se tournant vers l’Europe, y intensifie également sa présence commerciale. Un défi pour les industriels européens, qui doivent jongler entre nouvelle demande américaine et concurrence asiatique accrue.

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  • Guerre Israël-Iran: les compagnies aériennes face à une envolée des coûts
    Jun 25 2025

    Alors que l'Autorité des aéroports israéliens annonce un retour progressif à la normale, les perturbations causées par la guerre entre l’Iran et Israël ont profondément désorganisé le trafic aérien mondial. Annulations massives, détournements de vols, allongement des trajets, les compagnies aériennes paient le prix fort de cette nouvelle escalade militaire.

    Depuis les frappes israéliennes du 13 juin, le ciel au-dessus de l’Iran et d’une grande partie du Golfe reste déserté. Selon le site Flightradar24, plus de 3 000 vols sont annulés chaque jour dans la région. Et pour ceux qui décollent malgré tout, les itinéraires sont systématiquement modifiés pour éviter la zone. Ces détournements provoquent une hausse des coûts d’exploitation. La raison s'explique par la consommation supplémentaire de carburant, les contraintes liées au temps de travail des équipages et la nécessité de faire escale pour changer de personnel. À cela, ajoutez les retards en cascade qui désorganisent les plannings et la rotation des appareils, habituellement réglée à la minute près.

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    Hubs paralysés et corridors aériens saturés

    À ces coûts s'ajoute un autre facteur : la fermeture temporaire de grands aéroports comme ceux de Dubaï ou Tel-Aviv, qui sont de véritables plaques tournantes du transport international. Leur mise à l’arrêt perturbe l’ensemble du secteur, y compris pour les compagnies américaines, asiatiques et européennes, qui y font transiter vols et passagers. La marge de manœuvre est d’autant plus réduite que l’espace aérien ukrainien est interdit depuis plus de trois ans. Résultat : les couloirs aériens entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique de l’Est deviennent de plus en plus étroits, ce qui complexifie la logistique du secteur.

    Les marchés réagissent, les passagers paieront

    Sans surprise, les marchés financiers ont immédiatement réagi. Les actions d’Air France-KLM, Delta ou United ont chuté d’environ 5 % après l'annonce des frappes israéliennes. Et si les compagnies du Golfe sont évidemment touchées, la crise touche désormais l'ensemble du transport aérien mondial. Pour faire face à la situation, le Parlement israélien a étendu une garantie d’État de 8 milliards de dollars aux compagnies étrangères, dans le cadre d’une assurance contre les risques de guerre. Cette mesure s’ajoute aux 6 milliards déjà validés depuis octobre 2023. Mais même avec ce soutien, une hausse des tarifs semble inévitable, en particulier sur les longues distances. Car si la sécurité des passagers reste la priorité, son coût, lui, ne cesse d’augmenter.

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  • Défense: les milliards d'euros de l’Union européenne attirent les géants étrangers
    Jun 24 2025

    Le sommet de l’Otan s’ouvre ce mardi dans un contexte particulièrement sensible. Guerre en Ukraine, incertitudes sur l’engagement des États-Unis, et réarmement massif en Europe. Ce réarmement transforme en profondeur l’industrie militaire du continent, entre financements européens, alliances internationales et enjeux de souveraineté.

    Les États membres de l’Union européenne accélèrent leur réarmement, et cela implique des financements massifs. Pour les accompagner, deux programmes se démarquent. Le plus important, ReArm Europe, prévoit jusqu’à 800 milliards d’euros de dépenses nationales supplémentaires dans la défense d’ici 2030. À côté, l’EDIP (Programme européen pour l’industrie de défense) mobilise 1,5 milliard d’euros sur la période 2025-2027. L’objectif : renforcer la compétitivité de la base industrielle et technologique de défense européenne. La conséquence est bien là, le marché européen de la défense est en pleine expansion.

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    Alliances entre industriels européens et étrangers

    Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, les budgets militaires européens ont fortement augmenté. L’industrie de l’armement y voit une opportunité de croissance. Tandis que les États cherchent des fonds pour se réarmer, les industriels européens multiplient les partenariats avec leurs homologues non-européens. Parmi les exemples récents, l’alliance entre l’Allemand Rheinmetall et l’Américain Anduril Industries, ou encore entre l’Italien Leonardo et le Turc Baykar. Ces alliances permettent aux entreprises européennes d’élargir leur offre, d’accéder à des technologies extérieures, de partager les coûts de développement et d’accélérer la mise sur le marché. Pour les acteurs non-européens, c’est une manière de pénétrer le marché européen et de contourner certaines restrictions liées à la préférence européenne, alors que l’UE importe encore entre 60 et 80 % de son matériel militaire.

    Des inquiétudes sur la souveraineté industrielle

    Mais ces rapprochements ne sont pas sans susciter des craintes. En particulier sur la question de l’autonomie stratégique européenne et des risques de dépendance technologique. Certains industriels, notamment en France, s’inquiètent de l’arrivée de concurrents extérieurs sur le marché européen et du risque que des fonds européens financent des productions sous licence étrangère. Alors que Paris freine, Berlin avance. L’Allemagne, avec son champion Rheinmetall, incarne cette nouvelle dynamique industrielle. Sans attendre ses partenaires, elle trace sa voie pour répondre à ses propres objectifs. Une tendance qui s’inscrit dans la relance plus large de l’industrie militaire sur le continent.

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