Les journaux ont consacré leurs éditions à l'accord conclu le 27 juin dernier entre Kinshasa et Kigali sous l'égide de Washington pour la fin des hostilités dans l'est de la RDC.
D’abord cet édito dans Econews qui affirme que cet accord suscite un espoir prudent.
En cause : la paix ne se décrète pas, elle se construit. Les initiatives passées l’ont démontré. Pour le tri-hebdomadaire, « sans une réelle volonté politique, les signatures sur papier ne suffisent pas. L’Est congolais reste un champ de bataille où se mêlent rivalités ethniques, convoitises économiques et ingérences étrangères ».
L'accord de Washington a le mérite d'exister, reconnait cependant Econews qui s'interroge : piloté par les États-Unis d’Amérique, il bénéficie d’un poids diplomatique certain mais sera-t-il appliqué ? Les précédents nous incitent à la prudence. L'éditorialiste conclut en affirmant que « la RDC ne sortira pas du bourbier en un jour. Mais chaque accord, chaque trêve, chaque discussion est une pierre ajoutée à l’édifice fragile de paix ».
RDC-Rwanda, la paix sous haute surveillance américaine C'est le titre du quotidien Le Phare qui rebondit sur le même chapitre.
L’accord de paix signé ne devrait connaître son début d’application que trente jours après cet acte historique, soit à compter du 28 juillet. Bien qu’il suscite beaucoup d’espoirs quant au retour définitif d’une paix durable dans la partie Est du territoire congolais, les incertitudes du lendemain ne cessent de troubler de nombreux esprits.
Pour ce quotidien kinois, « la question qui revient sur toutes les lèvres est celle de savoir si, cette fois-ci, le maître de Kigali va se plier aux engagements pris. 'Le Phare' prévient que Paul Kagame aura cette fois à faire au président américain, Donald Trump, en personne, qui s’est porté garant de la mise en œuvre dudit accord ».
« Autrement dit », explique le journal, « tout ce qui va se passer désormais à l’Est du pays se trouve sous haute surveillance américaine ».
Dans le bihebdomadaire Ouragan, la déclaration de l’opposant Dellly Sessanga qui dénonce une « paix précaire au prix de la trahison ».
Étonné de l'euphorie suscitée par cet accord, l'opposant refuse de céder à ce qu’il appelle des « illusions diplomatiques ».
Le leader du parti Envol et candidat à la présidentielle passée remet en cause l’efficacité des accords passés qui selon lui masquent les racines profondes de la crise sécuritaire congolaise. Aux yeux de cet opposant, lit-on, « la paix ne peut être ni achetée ni négociée uniquement à l’extérieur tant que l’État congolais demeure incapable de se réformer de l’intérieur ».
Dellly Sessanga critique sans détour la malgouvernance, l’incompétence, le tribalisme, le clientélisme, la corruption généralisée et l’impunité, autant des maux, qui condamnent selon lui les Congolais à revivre un cycle sans fin de violences et d’instabilité.
65 ans d’indépendance, « Une célébration plus médiocre que celle de l’an dernier » Telle est la perception du quotidien l’Avenir …
Loin des festivités populaires, la commémoration du 30 juin a pris un ton sobre et introspectif dans la ville de Bukavu sous contrôle du M23/AFC.
Au cœur de cette atmosphère solennelle, les regards se sont tournés vers la cathédrale Notre-Dame de la Paix. C’est là que Mgr François Xavier Maroy a présidé une messe rassemblant des centaines de fidèles venus implorer la paix et la justice pour un pays en proie à l’instabilité. Dans son homélie, l’archevêque n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié cette commémoration de « célébration plus médiocre que celle de l’an dernier », pointant du doigt, écrit le quotidien, « l’essoufflement de l’espoir, les déceptions accumulées et le malaise général d’une population en quête de repères ».