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La Une de la presse cette semaine à Kinshasa

La Une de la presse cette semaine à Kinshasa

By: RFI
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Toutes les semaines, RFI vous propose de feuilleter les journaux congolais de la semaine écoulée. Nos correspondants Pascal Mulegwa et Patient Ligodi reviennent sur les grands titres et les petites histoires qui ont raconté la République démocratique du Congo au quotidien.

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  • À la Une: RDC, doutes et espoirs après l’accord à Washington, célébration «médiocre» de l'indépendance
    Jul 5 2025

    Les journaux ont consacré leurs éditions à l'accord conclu le 27 juin dernier entre Kinshasa et Kigali sous l'égide de Washington pour la fin des hostilités dans l'est de la RDC.

    D’abord cet édito dans Econews qui affirme que cet accord suscite un espoir prudent.

    En cause : la paix ne se décrète pas, elle se construit. Les initiatives passées l’ont démontré. Pour le tri-hebdomadaire, « sans une réelle volonté politique, les signatures sur papier ne suffisent pas. L’Est congolais reste un champ de bataille où se mêlent rivalités ethniques, convoitises économiques et ingérences étrangères ».

    L'accord de Washington a le mérite d'exister, reconnait cependant Econews qui s'interroge : piloté par les États-Unis d’Amérique, il bénéficie d’un poids diplomatique certain mais sera-t-il appliqué ? Les précédents nous incitent à la prudence. L'éditorialiste conclut en affirmant que « la RDC ne sortira pas du bourbier en un jour. Mais chaque accord, chaque trêve, chaque discussion est une pierre ajoutée à l’édifice fragile de paix ».

    RDC-Rwanda, la paix sous haute surveillance américaine

    C'est le titre du quotidien Le Phare qui rebondit sur le même chapitre.

    L’accord de paix signé ne devrait connaître son début d’application que trente jours après cet acte historique, soit à compter du 28 juillet. Bien qu’il suscite beaucoup d’espoirs quant au retour définitif d’une paix durable dans la partie Est du territoire congolais, les incertitudes du lendemain ne cessent de troubler de nombreux esprits.

    Pour ce quotidien kinois, « la question qui revient sur toutes les lèvres est celle de savoir si, cette fois-ci, le maître de Kigali va se plier aux engagements pris. 'Le Phare' prévient que Paul Kagame aura cette fois à faire au président américain, Donald Trump, en personne, qui s’est porté garant de la mise en œuvre dudit accord ».

    « Autrement dit », explique le journal, « tout ce qui va se passer désormais à l’Est du pays se trouve sous haute surveillance américaine ».

    Dans le bihebdomadaire Ouragan, la déclaration de l’opposant Dellly Sessanga qui dénonce une « paix précaire au prix de la trahison ».

    Étonné de l'euphorie suscitée par cet accord, l'opposant refuse de céder à ce qu’il appelle des « illusions diplomatiques ».

    Le leader du parti Envol et candidat à la présidentielle passée remet en cause l’efficacité des accords passés qui selon lui masquent les racines profondes de la crise sécuritaire congolaise. Aux yeux de cet opposant, lit-on, « la paix ne peut être ni achetée ni négociée uniquement à l’extérieur tant que l’État congolais demeure incapable de se réformer de l’intérieur ».

    Dellly Sessanga critique sans détour la malgouvernance, l’incompétence, le tribalisme, le clientélisme, la corruption généralisée et l’impunité, autant des maux, qui condamnent selon lui les Congolais à revivre un cycle sans fin de violences et d’instabilité.

    65 ans d’indépendance, « Une célébration plus médiocre que celle de l’an dernier »

    Telle est la perception du quotidien l’Avenir

    Loin des festivités populaires, la commémoration du 30 juin a pris un ton sobre et introspectif dans la ville de Bukavu sous contrôle du M23/AFC.

    Au cœur de cette atmosphère solennelle, les regards se sont tournés vers la cathédrale Notre-Dame de la Paix. C’est là que Mgr François Xavier Maroy a présidé une messe rassemblant des centaines de fidèles venus implorer la paix et la justice pour un pays en proie à l’instabilité. Dans son homélie, l’archevêque n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié cette commémoration de « célébration plus médiocre que celle de l’an dernier », pointant du doigt, écrit le quotidien, « l’essoufflement de l’espoir, les déceptions accumulées et le malaise général d’une population en quête de repères ».

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  • À la Une: Tshisekedi marche sur une ligne de crête, Kinshasa sous la botte des marginaux
    Jun 28 2025

    En Une d’Africanews : « Dialogue, Tshisekedi fait durer le suspense ». Après près de trois mois d’attente, le président Felix Tshisekedi a finalement reçu les délégués de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo, samedi. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’initiative de paix lancée par les deux confessions religieuses, baptisée Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs. Le trihebdomadaire affirme que « la démarche des deux confessions religieuses ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité présidentielle ». Des réserves au sommet de l’État qui pourraient expliquer pourquoi le président a mis 3 mois avant de recevoir les religieux.

    Si le chef de l’État a exprimé sa volonté d’aller de l’avant, des zones d’ombre subsistent autour de ce qu’il entend par l’expression « approfondir la mise en œuvre de l’initiative ». Pour Africanews, « Si la rencontre marque un pas en avant, de nombreuses incertitudes demeurent sur la forme finale que prendra ce dialogue national. Le président marche sur une ligne de crête : promouvoir une paix durable sans ouvrir la voie à ses opposants les plus redoutés. Reste à voir, poursuit le journal, si le processus porté par les deux Églises résistera aux pressions internes et arbitrages politiques qui s’annoncent »

    Infos 27 rebondit sur le même sujet et affirme que le Président a exigé une clarté morale : « On ne construit pas la paix sur le silence face aux crimes. En n'ayant pas condamné les atrocités documentées du M23/AFC et les violations flagrantes perpétrées par le Rwanda, la démarche religieuse suscite un scepticisme légitime ».

    Après Goma, Joseph Kabila consulte à Bukavu

    C'est à retrouver dans Congo Nouveau. Accusé par Félix Tshisekedi de soutenir cette rébellion, Kabila, déchu de son immunité sénatoriale en mai dernier, semble vouloir se repositionner comme acteur clé dans la résolution de la crise, en initiant des consultations avec les populations locales. Le bihebdomadaire kinois estime que toujours isolé dans les négociations de Doha et de Washington, Joseph Kabila « va se contenter pour l'instant de ses consultations. Histoire de ne pas tourner les pouces depuis son retour au pays par une zone sous contrôle rwandaise ».

    Après l’accord « mines contre infrastructures », voici le deal «mines contre sécurité » : l’éternel recommencement !

    C'est à lire dans Econews. La RDC semble enfermée dans un cycle où ses richesses minières servent perpétuellement de monnaie d’échange. Econews rappelle qu’après le « contrat du siècle » avec la Chine en 2008 promettant routes et hôpitaux en échange de minerais. Dix-sept ans plus tard, face à l’insécurité persistante dans l'est, Kinshasa négocie un nouveau partenariat cette fois avec un nouveau partenaire : les États-Unis d’Amérique troquant cobalt, cuivre, coltan contre un soutien militaire. Econews parle d’un « ternes recommencement qui interroge » : quand la RDC cessera-t-elle de brader ses ressources pour des solutions éphémères, au détriment de sa souveraineté ? Pour de nombreux observateurs, poursuivent nos confrères, « ce nouveau partenariat soulève des questions fondamentales : la RDC est-elle condamnée à hypothéquer ses ressources pour répondre à ses besoins immédiats ? »

    Kinshasa toujours sous la botte des marginaux

    C'est à lire dans Le Phare. Le quotidien revient sur le coup de filet de la police avec des dizaines de criminels appréhendés. Sortis dernièrement des ghettos où ils avaient suivi un parcours de délinquants, des malfaiteurs dont l’âge oscille entre 16 et 45 ans, ont frappé presque partout dans Kinshasa. Le Phare les décrit comme des « monstres à visage humain, qui forment des bandes de 4 à 15 individus armés de machettes et dotés d’armes de guerre ».

    À la suite des opérations « Ndobo », ils viennent d’être mis hors d’état de nuire pour le bonheur des populations kinoises, commente Le Phare. Puis le quotidien de préciser : « Depuis trois semaines qu’ils étaient traqués, les uns sont finalement tombés dans les filets de la police, tandis que les autres ont fui vers les provinces voisines du Kongo central et du Kwango ».

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  • À la Une: en RDC, la démission du garde des Sceaux
    Jun 21 2025
    On ouvre cette revue de presse avec Congo Nouveau qui titre en Une : « Constant Mutamba démissionne ! ». Empêtré dans un détournement présumé de 19 millions de dollars, le ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba a dû quitter ses fonctions. Il a déposé officiellement sa démission auprès du président de la République. Accusé de détournement présumé des fonds destinés à la construction d’une nouvelle prison à Kisangani, sa mise en accusation a été autorisée dimanche 15 juin par l'Assemblée nationale. Pour ce bihebdomadaire, Après cette étape, Constant Mutamba va devoir affronter la justice sans ses fonctions de justicier. Son dossier devrait être envoyé pour fixation devant la Cour de cassation, en vue d’un éventuel procès. Les confessions de Mutamba C’est à retrouver dans Ouragan qui traite lui aussi ce même sujet. « La leçon s'écourte, la page se tourne. Mutamba lâche les rênes de la Justice », écrit le bihebdomadaire. Et de poursuivre : « Il part blessé, meurtri, mais avec la conviction d'avoir servi sans détour ». L'ex-garde des Sceaux quitte ses fonctions comme l'exige la Constitution dans un climat qu'il qualifie lui-même de « sabotage institutionnel ». Le jeune avocat estime avoir été humilié, non pas pour des fautes qu’il aurait commises, mais pour avoir refusé de transiger sur ses principes. Ouragan lit la lettre de démission de Mutamba comme un testament politique. Dans sa missive, Mutamba ne plaide pas pour sa survie politique, mais pour la préservation de ce qu’il considère comme l’essentiel : « son honneur ». D’ailleurs, il se dit prêt à répondre devant la justice. Celui qui se voulait le visage d’une justice rénovée, affirme avoir échappé à plusieurs tentatives d’empoisonnement et d’élimination physique qu’il impute à des réseaux mafieux infiltrés au sein même de l’appareil d’État. Econews, un autre tri hebdomadaire parle d’un ministre isolé. La classe politique et l’opinion publique suivent l’affaire avec attention. Reste à savoir si Mutamba, jadis influent, parviendra à éviter le pire ou si sa chute marquera un tournant dans la lutte anti-corruption en RDC. Son destin se joue désormais à la barre du tribunal, et plus dans les arcanes du pouvoir. La RDC et le Rwanda appelés à signer un Accord de paix le 27 juin En une du quotidien le Phare : la RDC et le Rwanda appelés à signer un Accord de paix le 27 juin Sauf imprévu, les deux pays pourraient signer, le vendredi 27 juin 2025 à Washington, un Accord de paix censé mettre fin à trois décennies de conflit armé, marqué par des agressions répétitives de l’armée rwandaise de notre pays, avec le concours des rébellions préfabriquées à partir de Kigali. C’est là la promesse formelle donnée par Massad Boulos, conseiller spécial du président américain Donald Trump... Une promesse effectuée au terme de la signature, le mercredi 18 juin au Département d’État, du pré-accord de paix entre Kinshasa et Kigali, par leurs ministres respectifs des Affaires étrangères, la Congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner et le Rwandais Olivier Nduhungirehe. Donald Trump arrache un pré-accord Africanews parle d’un accord « provisoire, sous l’égide des États-Unis et du Qatar ». Fruit de trois jours de négociations intensives, le texte, poursuit Africanews, prévoit notamment la fin des hostilités, le respect de l’intégrité territoriale de la RDC - dont l’est est en partie contrôlé par la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda- ainsi que le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques. Le quotidien Forum des As rappelle dans ses colonnes que durant ce conflit qui a provoqué une centaine de milliers de morts et jeté des millions de congolais sur les routes, une demi - douzaine de cessez-le-feu et de trêves ont été signés et violés par les parties au conflit depuis 2021.
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