Ici l'Europe Podcast By RFI cover art

Ici l'Europe

Ici l'Europe

By: RFI
Listen for free

About this listen

RFI et France 24 vous proposent un rendez-vous intitulé «Ici l’Europe». Un entretien avec une personnalité européenne signé Caroline de Camaret (France 24). Chaque semaine, le vendredi, un grand entretien avec une personnalité européenne, un entretien avec un des grands acteurs de l’Europe d’aujourd’hui, qui nous parle de la construction de l'Europe, de sa proximité avec les citoyens et des enjeux internationaux qui l’attendent. Une coproduction RFI/France24. *** Diffusions les vendredis à 19h10 TU vers toutes cibles, le samedi à 08h10 TU vers l'Amérique, l'Asie, l'Europe et 21h10 TU vers toutes cibles.

France Médias Monde
Politics & Government
Episodes
  • Odile Renaud-Basso: «C’est notre rôle de prendre des risques en Ukraine et Cisjordanie»
    Jul 4 2025

    Cette semaine, nous recevons Odile Renaud-Basso, présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). L’institution bancaire a investi plus de 16 milliards en 2024, une année record.

    7 milliards pour reconstruire l’Ukraine

    La BERD est le principal investisseur institutionnel en Ukraine avec plus de 7 milliards prêtés depuis l’invasion du pays. « La France nous a apporté des garanties importantes pour nos activités en Ukraine qui permettent de réduire le risque pour la banque en tant que telle », explique-t-elle, « mais ça fait aussi partie d'un des mandats d'une banque publique de développement de soutenir des pays et le secteur privé dans des situations particulièrement difficiles ». Ces investissements « visent vraiment à financer l'économie réelle » et notamment le secteur de l’énergie où 2,5 milliards ont été investis. Ils contribuent également à l’effort de reconstruction des infrastructures détruites par les bombardements russes et au transport ferroviaire « parce que la logistique et le fonctionnement des chemins de fer est extrêmement important dans un pays en guerre ».

    En février 2025, une frappe russe a endommagé la structure enveloppant le réacteur accidenté de Tchernobyl, où se trouvent des débris radioactifs. Sa construction avait coûté plus d’un milliard et demi d’euros et avait été financé par la BERD et la communauté internationale. Les réparations du site sont estimées à plusieurs dizaines, voire centaines de millions d’euros. « L'attaque du drone pose des questions de sécurité à long terme », alerte Odile Renaud-Basso, « avec des risques d'infiltration d'eau qui peuvent qui peuvent porter atteinte à la sécurisation de l'infrastructure ». La BERD est « très reconnaissante » à la France d’avoir apporté en mai une première aide de 10 millions d’euros pour « pouvoir commencer à prendre des mesures immédiates de court terme ». Odile Renaud-Basso prévient cependant que « ça va être un projet de longue haleine et on va avoir besoin de financements additionnels (…) Ça reste un sujet de préoccupation pour nous, de même que, d'une façon générale, la sécurité des infrastructures nucléaires en Ukraine, pour lequel on a apporté des financements importants dans le passé », souligne-t-elle.

    L’avenir est en Afrique…

    Depuis la création de la BERD, la banque a élargi ses activités à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ainsi, elle finance des projets en Cisjordanie « pour soutenir le secteur privé et l'activité des opérateurs économiques ». Elle estime que « ça fait partie de notre mission » de prendre des risques. « Évidemment, on mesure toujours le risque », ajoute-t-elle, mais « on bénéficie parfois de garanties », notamment de l'Union européenne ou des actionnaires bilatéraux de la BERD, pour continuer à travailler « dans des situations particulièrement difficiles ».

    En Afrique subsaharienne, où la BERD lance ses activités cette année, Odile Renaud-Basso insiste sur l’importance du secteur privé dans les stratégies de développement. Si le renforcement du secteur privé faisait partie du mandat historique de la BERD, elle constate que le succès de cette stratégie fait des émules et qu’« on voit, aujourd'hui de plus en plus de banques multilatérales d'ailleurs se tourner vers ce modèle et mesurer l'importance du secteur privé ». Selon elle, « compte tenu des enjeux démographiques, compte tenu du besoin de croissance économique et du besoin de transition économique, le rôle du secteur privé va être absolument essentiel ».

    Show more Show less
    20 mins
  • Gunther Krichbaum: «Nous avons, comme Européens, une responsabilité» au Moyen-Orient
    Jun 27 2025
    Cette semaine, nous recevons Gunther Krichbaum, ministre allemand délégué aux Affaires européennes. Alors que le Moyen-Orient s’embrase, les Européens semblent faire figure de spectateurs et ne réussissent pas à faire entendre leur voix en faveur d’une résolution diplomatique. Il rappelle cependant les efforts de l’Europe pour «créer plus de stabilité» car «c'est toute la région où nous avons, comme Européens, une responsabilité». Gunther Krichbaum «pense que personne ne peut vivre en paix» si le régime iranien se dote de l’arme nucléaire. Il rappelle les liens historiques d’amitié entre Allemagne et Israël. Le ministre fait part de son « empathie » envers la population de Gaza, mais «peut comprendre la position d’Israël», un pays entouré de voisins qui lui sont hostiles et qui veulent le voir «disparaître de la carte». Après les frappes israéliennes et américaines sur l’Iran, les dirigeants européens ont affiché leurs divergences. Alors que le chancelier allemand Friedrich Merz a salué ces bombardements, Emmanuel Macron a déclaré que Washington avait agi hors du cadre de la légalité. Gunther Krichbaum estime cependant que l’objectif de la France et l’Allemagne reste le même. «Nous avons une volonté ensemble, la France et l'Allemagne, de créer la paix maintenant», par la voie de la diplomatie. «C'est indispensable de commencer maintenant avec des négociations, parce que la guerre, ce n'est pas le futur», affirme-t-il. Les alliés de l’Otan viennent de s’engager à investir 5% de leur PIB dans leur défense. «Il est nécessaire d'investir plus dans notre propre sécurité, parce que cette sécurité est menacée par la Russie», réagit Gunther Krichbaum, et «il est nécessaire de soutenir l’Ukraine». Or, il considère que les investissements actuels ne permettent pas d’assurer ce soutien. Cette augmentation des dépenses de défense arrive dans un contexte économique difficile pour de nombreux pays européens, dont la France et l’Allemagne. Le ministre insiste cependant sur leur importance «parce que sans sécurité, je ne peux rien réaliser en Europe», ni croissance économique, ni «garantir la liberté des gens». Les Européens sont également obligés de pallier le désengagement américain en Ukraine. «Nous voulons que les États-Unis restent dans le bateau» mais «c'est aussi la vérité qu'ils veulent se concentrer plus sur la région de la Chine», constate-t-il. Alors que la Commission européenne a commencé à introduire une ébauche de préférence européenne pour les dépenses de défense, Berlin reste très dépendante des achats d’armements américains. Gunther Krichbaum aimerait que son pays puisse à terme acheter plus d’armes européennes mais, actuellement, «ce n’est pas possible et c’est la réalité». Il rappelle qu’Emmanuel Macron est un partisan de longue date d’une «autonomie stratégique» européenne et le ministre allemand partage cette vision. «Il est nécessaire d'augmenter l'indépendance de l'Europe concernant l'armement, concernant aussi l'infrastructure», insiste-t-il. Il faut s’attacher à «devenir plus efficace en Europe». En effet, les Européens ne peuvent plus compter sur le soutien américain car Donald Trump «change très vite d’opinion» et «c'est quelquefois difficile de créer une politique où on peut vraiment calculer ce qu'il veut faire» d’un jour à l’autre. L’UE ainsi que l’Angleterre, qui doit être étroitement associée aux discussions sur la sécurité du continent, doivent assumer le soutien à l’Ukraine. Gunther Krichbaum appelle à apporter à Kiev toute l’aide nécessaire afin que l’Ukraine puisse arriver en position de force lors des négociations de paix. «Autrement, la Russie va dicter les conditions et il est nécessaire d'éviter ça», met-il en garde.
    Show more Show less
    20 mins
  • Philippe Etienne: «L’Iran est une menace pour l’Europe»
    Jun 20 2025
    « Les Européens ont toujours été très fermes » face à l’Iran Alors que l’escalade militaire se poursuit entre Israël, nous recevons l’ambassadeur de France Philippe Etienne qui a été en poste à Washington, Moscou, Berlin et auprès de l'UE. Israël a frappé l'Iran afin d’éradiquer le programme nucléaire du pays qui représente une menace pour sa survie, selon le gouvernement israélien. De nombreux hauts gradés iraniens ont été également tués dans ces premières attaques. Depuis, les bombardements israéliens se poursuivent, tout comme les tirs de réplique de l’Iran. Philippe Etienne souligne la dangerosité de l’Iran qui représente une « menace pour l'environnement régional, notamment pour Israël » et « même en balistique, une menace pour l'Europe ». Il rappelle que si « les Européens ont toujours été très fermes, notamment la France » face à l’Iran, ils sont également « à l'origine du traitement diplomatique » du nucléaire iranien sous l’impulsion du groupe E3 (Allemagne, France et Royaume-Uni) dès le début des années 2000. L’ambassadeur estime que les Européens ne sont pas à blâmer après l’échec de la voie diplomatique. « Ce n'est pas nous qui avons échoué, c'est l'Iran et aussi les États-Unis qui sont sortis de l’accord », affirme-t-il. Lors du premier mandat de Donald Trump, les États-Unis s’étaient retirés de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, concrétisant ainsi une promesse de campagne du président américain. « Toutes les forces de Vladimir Poutine sont concentrées » sur l’Ukraine Moscou qui n’avait déjà pas réussi à éviter l’effondrement du régime de Bachar al-Assad en Syrie, échoue une nouvelle fois à soutenir un de ses alliés, l’Iran, dans le conflit qui l’oppose à Israël. « C’est un affaiblissement incontestablement de la Russie dans cette grande région stratégique », selon Philippe Etienne, qui y voit un recentrage des priorités de Vladimir Poutine. « L'essentiel aujourd'hui et toutes ses forces sont concentrées sur cet essentiel, c'est l'Ukraine », estime-t-il. Le président russe profite du fait que l’attention des Occidentaux se tourne vers le Moyen-Orient « donc, il faut convaincre cette administration américaine de maintenir malgré tout, sur certains plans, une attitude qui nous aide, nous les Européens, à soutenir l'Ukraine, qu'il s'agisse de soutien financier, mais surtout de soutien militaire, de soutien en équipement militaire, de force de réassurance comme la coalition des volontaires européens y travaille ». « Il faut une préférence européenne » pour les achats d’armements Les Européens augmentent leur soutien à l’Ukraine pour pallier le désengagement de Washington et « peuvent dans une certaine mesure, se substituer aux Américains », selon Philippe Etienne. Cependant, en termes de capacité de production d’armes, « nous sommes dans une phase de transition qui va d'ailleurs, dans un terme plus ou moins rapproché, permettre à l'Europe, dans les cas comme celui de l'Ukraine aujourd'hui, d'être plus autonome mais ça, ça ne va pas se passer du jour au lendemain ». La Commission européenne vient de présenter son cinquième paquet Omnibus de simplification et consacre celui-ci spécifiquement à la défense européenne. Il permettrait de mobiliser près de 650 milliards d’euros, en autorisant les pays membres à augmenter leurs dépenses de défense sans déclencher de procédure de déficit excessif. La Commission va également mettre 150 milliards à disposition des États membres sous forme de prêts pour investir dans leur défense, avec des conditions limitant l’achat d’armements extérieurs à l'UE, à ses partenaires européens de l'EEE-AELE et à l'Ukraine. Philippe Etienne se déclare en faveur de cette règle car « il faut une préférence européenne, parce que sinon l'industrie européenne ne va pas réussir à se développer quand les Européens sont capables de produire à coût raisonnable des matériels ». « C'est cela qu'il faut que les armées européennes achètent », ajoute-t-il.
    Show more Show less
    20 mins
No reviews yet