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Européen de la semaine

Européen de la semaine

By: RFI
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Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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  • Gergely Karacsony, l’opposant de Budapest
    Jul 4 2025
    Il s’est fait connaître hors des frontières de son pays en sauvant la marche des fiertés de Budapest : Gergely Karacsony est notre Européen de la semaine. Le maire de Budapest est devenu le nouveau héraut de l’opposition au nationaliste Viktor Orban. Grâce à lui, la Marche des fiertés a pu avoir lieu dans les rues de la capitale hongroise. Une édition historique. Jusqu’à 200 000 personnes auraient défilé à Budapest le samedi 28 juin 2025. Du jamais vu ! Elles ont manifesté pour le respect des droits LGBTQ+ mais aussi – et surtout – contre Viktor Orban. Le Premier ministre hongrois a tout fait pour interdire ce rassemblement. Mais Gergely Karacsony a entamé un bras de fer avec le gouvernement pour que la Gay Pride ait bien lieu. « Nous avons décidé de soutenir cette cause, et la municipalité de la capitale organisera cet événement à la place de la Budapest Pride interdite », déclarait-il avant la manifestation. « Cet événement sera pleinement conforme aux lois hongroises et à notre conviction morale : nul en Hongrie ne devrait être victime de discrimination. » Le maire de Budapest n’a rien lâché. Cette Gay Pride s’est tenue sans heurts avec la police, alors que les manifestants étaient menacés d’amendes de plusieurs centaines d’euros et d’un an de prison. C’est même la plus grande manifestation anti-Orban depuis une décennie dans le pays. « Vrai opposant » Gergely Karacsony est un opposant à Viktor Orban depuis le début de son engagement politique. Il y a quatre ans, il a même tenté de se présenter comme le candidat de l’opposition contre Viktor Orban, mais il échoue à la primaire des partis de gauche. Un opposant de longue date, plus que le favori des sondages, le dissident du Fidesz Péter Magyar. « Les médias occidentaux ont focalisé l'attention sur Péter Magyar en oubliant un petit peu le maire de Budapest qui en fait à une grande antériorité par rapport à Magyar dans l'opposition à Orban », explique Catherine Horel, directrice de recherches au CNRS et spécialiste de la Hongrie. « Parce que Karacsony, à la différence de Péter Magyar, c'est un vrai opposant. On a affaire à quelqu'un qui dès le départ, dès le début de sa carrière politique est à gauche. C'est quelqu'un qui a maintenu son profil d'opposant depuis le début de sa carrière politique. » À lire aussiMarche des fiertés: Irlande, Hongrie... les droits LGBT+ reculent dangereusement Engagé à gauche Gergely Karacsony ne vient pas de l’élite. Il a monté une à une les marches de l’ascension sociale, retient Catherine Horel : « C'est quelqu'un de très modeste, qui vient de province, qui s'est fait tout seul, qui est monté faire ses études à Budapest, qui vient d'une famille avec une maman veuve. C'est quelqu'un qui n’a pas eu la cuillère d'argent dans la bouche. Il est venu jeune étudiant à Budapest, il a fait des études de sociologie et de sciences politiques. Et puis à un moment, il s'est engagé et il a été repéré par l'état-major du parti socialiste. Et il a commencé à travailler pour le gouvernement socialiste à partir de 2002. » Il crée ensuite son propre parti, « Dialogue ». Maire d’arrondissement, il remporte la ville de Budapest en 2019. Il se présente comme écologiste, mais il a plutôt fédéré des écologistes autour de lui. Et à la tête de la capitale, il est aussi engagé dans un bras de fer permanent avec le gouvernement. « Il y a plein de choses qu'on ne peut pas faire à Budapest parce que ça dépend de l'État », retient Catherine Horel. « Et systématiquement des initiatives de la mairie sont battues en brèche par le gouvernement. Il a donc été empêché dans un certain nombre d'initiatives par des décisions ministérielles. Les réalisations de monsieur Karacsony sont assez limitées à Budapest, mais en partie à cause de ça. » 50 ans, lunettes, sans cravate, il apparaît toujours souriant, on le voit sur X avec un tee-shirt Budapest aux couleurs du drapeau LGBT. Marié et père de famille, discret et sans aspérité, on ne lui connaît pas de passions en dehors de son métier chronophage de maire. Relance dans la course pour détrôner Orban ? Après le succès de la Marche des fiertés, on lui prête maintenant un destin national. Mais si Gergely Karacsony est bien connu des habitants de la capitale, c’est dans les campagnes qu’il va devoir convaincre et séduire la population, souligne Catherine Horel : « Il faudrait qu'il rebâtisse une figure nationale. Et je ne suis pas sûre que l’initiative qu'il a prise d'autoriser la Marche des fiertés ait beaucoup d'écho chez le petit électeur rural du Nord-Est et qui vote Orban, qui va dire "Ah bah oui, à Budapest, c'est bien connu, c'est tous des dégénérés, etcetera". » Les prochaines élections auront lieu en mars prochain. Une primaire pourrait être organisée pour choisir le candidat de gauche. ...
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    4 mins
  • Sergueï Tikhanovski, figure de l’opposition biélorusse, libéré de prison
    Jun 27 2025
    L’opposant biélorusse Sergueï Tikhanovski est sorti de prison ce dimanche 22 juin, grâce à une médiation américaine. Le mari de Svetlana Tikhanovskaïa, devenue, en son absence, la principale figure d’opposition en exil, a passé cinq années éprouvantes en détention. Il a immédiatement réclamé la libération de tous les autres prisonniers politiques, détenus en Biélorussie, ex-République soviétique tenue d’une main de fer depuis 30 ans par le président Alexandre Loukachenko. Méconnaissable. Lorsqu’il est libéré le 22 juin 2025 de prison, Sergueï Tikhanovski n’est plus que l’ombre de lui-même. Extrêmement amaigri, visage émacié et crâne rasé, le blogueur trublion de la politique biélorusse craque lorsqu’il évoque devant la presse ses conditions de détention très difficiles. Coupé du monde dans sa cellule qu’il est forcé de nettoyer « quatre fois par jour », il manque de tout, il ne peut même pas « s’acheter un savon ou une brosse à dents », raconte-t-il. Il n’a aucun contact avec sa famille et ni d’accès à un avocat. Condamné en 2021 à 18 ans de prison pour « organisation d’émeutes et incitation à la haine », il a finalement été libéré au bout de cinq ans, grâce à une médiation des États-Unis. C’est en Lituanie, qu’il a pu rejoindre son épouse dès sa libération. Svetlana Tikhanovskaïa, devenue la figure de proue de l’opposition biélorusse, y vit en exil avec ses deux enfants. Elle qui n’a cessé de se battre pour réclamer sa libération se réjouit de son retour dans un entretien à RFI : « Je suis heureuse que le père de nos enfants puisse leur lire des contes de fées avant d’aller se coucher ou faire des barbecues avec eux ». Elle espère également « qu’il sera une voix forte de plus au sein de notre mouvement ». À lire aussiBiélorussie: l'opposant Sergueï Tikhanovski libéré après cinq ans de prison D’entrepreneur à blogueur, critique du régime Rien ne prédestinait Sergueï Tiskhanovski, âgé de 46 ans aujourd’hui, à faire de la politique. Linguiste de formation, il se lance dans l’évènementiel, organise notamment des concerts, fait partie du milieu de la nuit, dans les années 1990. Il monte les affaires. C’est en rachetant une maison pour la rénover et la transformer en lieu culturel qu’il est confronté à des problèmes administratifs et bureaucratiques, qu’il dénonce sur sa chaîne YouTube baptisée « Le pays à vivre ». « Il est devenu blogueur et a commencé à publier des vidéos, de plus en plus populaires. Il parlait de choses concrètes et il a obtenu le soutien de cette partie de la société qui n’était pas politisée, mais mécontente, explique le politiste Yauheni Kryzhanouski. Son idée était de construire un pays vivable. » Sergueï Tikhanovski fait des émules. « Dans une certaine mesure, on peut le comparer à Navalny [l’opposant russe à Valdimir Poutine, mort en détention en 2024, NDLR], car il a créé un blog où d’autres personnes peuvent s’exprimer et dénoncent le côté kafkaïen de cette administration dysfonctionnelle qui étouffe les initiatives des entrepreneurs », ajoute Olga Gille-Belova, maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux-Montaigne. Ses critiques contre le système virent à la satire politique et aux attaques directes contre le président autoritaire Alexandre Loukachenko. Et c’est lorsqu’il décide de se présenter contre lui à la présidentielle de 2020 qu’il s’attire les foudres du pouvoir. Sa notoriété inquiète et sa candidature est invalidée. Son épouse Svetlana Tikhanovskaïa, alors enseignante, prend le relais et se présente à sa place. Sergueï Tikhanovski organise sa campagne et est arrêté à plusieurs reprises avant d’être enfermé pour de bon en mai 2020. « Il fait partie de toute cette vague de personnes arrêtées et condamnés à de lourdes peines, fabriquées par les autorités pour étouffer l’opposition », commente Olga Gille-Belova. Un destin lié à celui de son épouse En août 2020, Alexandre Loukachenko remporte une nouvelle fois la présidence. Les Biélorusses descendent massivement dans la rue pour dénoncer des fraudes. La répression est sévère. Svetlana Tikhanovskaïa, devenue une figure majeure de l’opposition, est menacée. Elle est contrainte de fuir, avec ses deux enfants, en Lituanie, d’où elle continue de mener son combat politique et plaide sans relâche pour la libération de son mari. « Svetlana ne voulait pas d’engager en politique, elle l’a fait un peu malgré elle. C’est engagement politique était aussi un moyen de faire libérer son mari », estime Yauheni Kryzhanouski qui a côtoyé l’opposante. Aujourd’hui libre, Sergueï Tikhnavoski a annoncé qu’il souhaitait continuer à soutenir l’opposition. « Il pourra jouer un rôle dans l’opposition, mais il ne va pas remplacer sa femme, prédit ...
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    5 mins
  • Blaise Metreweli, première femme à la tête du MI6
    Jun 20 2025
    Une nomination historique au Royaume-Uni. Blaise Metreweli devient la première femme à prendre la tête des services de renseignements extérieurs, le MI6. Après une longue carrière dans les services secrets, à des postes opérationnels ou à la direction, elle sort de l'anonymat et succèdera cet automne à Richard Moore, chef des renseignements depuis 2020. Regard bleu, cheveux blonds, boucles d’oreille en argent. Le portrait officiel publié par le gouvernement britannique est l'une des seules images qui circule de Blaise Metreweli. Elle est la future cheffe des services de renseignements du Royaume-Uni, que l'on connaît aussi sous le nom de code « C », l'équivalent du personnage de « M », interprété par l'actrice Judi Dench dans la saga James Bond. Blaise Metreweli est issue d'une famille originaire de l'Europe de l'Est, son patronyme est d’ailleurs le dérivé du nom géorgien Metreveli. Elle deviendra à l'automne la première femme à diriger le MI6 depuis sa création, en 1909. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué une nomination historique. « L'idée que le travail dans les renseignements est effectué par des sosies de Daniel Craig qui conduisent des voitures rapides et tirent sur des gens est fausse, mais elle a un impact réel sur les femmes qui voudraient faire carrière dans le renseignement, explique Dan Lomas, chercheur en relations internationales à l'université de Nottingham. Metreweli, fonctionnaire relativement jeune, très performante, je pense qu'il s'agit d'un signal fort. C’est la nomination d'une personne qui a été choisie sur la base de son CV. Mais cela dit aussi qu'il s'agit d'une personne qui est parvenue au sommet grâce à un travail acharné et qui peut potentiellement servir d'inspiration à la prochaine génération de femmes agentes », poursuit-il. Une longue carrière dans les renseignements Si en théorie, le chef des renseignements extérieurs britanniques est le seul membre du MI6 à être connu du grand public, beaucoup d'informations sont accessibles sur la vie et la carrière de l’agente de 47 ans. « Elle a rejoint le MI6 en 1999. Elle est diplômée en anthropologie de l'université de Cambridge. Elle a servi à l'étranger, dans certaines parties du Moyen-Orient et de l'Europe. Elle a travaillé un temps pour le MI5, les renseignements intérieurs. Et elle est actuellement à la tête de la branche Q du MI6, c'est-à -dire directrice des services d'innovation technique du Service des renseignements extérieurs. Ils sont chargés de créer des gadgets pour communiquer avec les agents à l'étranger », explique Dan Lomas. La branche Q, qui, elle aussi, dira peut-être quelque chose aux fans des aventures de l'agent 007. En 2022, Blaise Metreweli a donné une interview dans le Financial Times sous couvert d'anonymat. « Ada », le nom d’emprunt qui lui permet de témoigner en tant qu’agente du MI6, y parle beaucoup de sa vie d'agent des renseignements en poste à l'étranger et de sa vie de mère. « Elle parle des problèmes liés au fait d'être à la fois enceinte et de travailler pour le MI6. On en apprend sur l'éducation de ses enfants, son engagement à travailler pour les services. Et sur l'amour qu'elle porte à son travail. Nous savons également qu'elle est assez athlétique », décrypte Dan Lomas de l’Université de Nottingham. On apprend dans la presse britannique que pendant ses études d'anthropologie, elle a fait partie de l'équipe d'aviron de Cambridge, et qu'elle s'est engagée pour que l'on recrute davantage de personnes neuro divergentes dans les services de renseignement. Une geek autoproclamée Dans l’interview qu’elle accorde en 2022 au Financial Times, Blaise Metreweli indique être une « geek autoproclamée ». Une compétence qui lui a sans aucun doute servi pour obtenir son nouveau poste. Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, Blaise Metreweli était « une candidate idéale dans un contexte d'instabilité mondiale et de nouvelles menaces pour la sécurité de nos concitoyens ». La passion de la future cheffe du MI6 pour la technologie et l'IA est essentielle dans le contexte actuel. « Les auditeurs peuvent s'imaginer que lorsqu'on parle d'espions, on parle de personnes en trench-coat qui transmettent des documents avec un journal sous le bras, plaisante Dan Lomas. Ce type d'espionnage existe encore. Mais il y a certaines cibles qu'il est très, très difficile de rencontrer face à face. La Russie, l'Iran, la Chine... Comment communiquer avec eux ? L'habileté consiste aujourd'hui à utiliser des méthodes ancestrales, mais à les appuyer à l'aide des nouvelles technologies. C'est là que Metreweli entre en jeu. C'est une déclaration importante de la part du MI6 : il prend ses innovations technologiques au sérieux parce qu'il choisit de placer la directrice de la branche Q au poste le plus élevé ». Blaise Metreweli va ...
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