100 % création Podcast By RFI cover art

100 % création

100 % création

By: RFI
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Mode, accessoires, décoration, stylisme, design. Dans la chronique 100 % création de Maria Afonso, RFI vous fait découvrir l’univers de créateurs. Venez écouter leur histoire, leur parcours, leurs influences, leur idée de la mode chaque dimanche à 04h53, 6h55 et 12h54 TU vers toutes cibles.

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  • Julia Blain, la tapisserie de haute lice et le Mobilier national [1-9]
    Jul 5 2025
    100 % Créations vous propose cet été une série consacrée aux métiers d'art du Mobilier national, en neuf épisodes. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, cet établissement prestigieux, sous tutelle du ministère de la Culture, rassemble le Mobilier national et la Cité de la Céramique de Sèvres & Limoges, formant ainsi un véritable pôle d'excellence dédié à la conservation, restauration, création et transmission des savoir-faire d'exception. Au fil de cette série, nous explorerons les coulisses de ces ateliers où plus de 300 artisans, techniciens d'art, restaurateurs et créateurs œuvrent chaque jour pour préserver et faire vivre le patrimoine mobilier et décoratif français. Des tapissiers aux lustriers, des teinturières aux inspecteurs des collections, chaque métier raconte une histoire, une tradition, mais aussi une vision d'avenir. Au sein du Mobilier national deux techniques de tapisserie coexistent la haute lice sur un métier vertical et la basse lice sur métier horizontal. Le principe est cependant le même : les fils horizontaux colorés dit fils de trame viennent couvrir un rideau vertical de fils de chaîne en laine ou coton écru. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous à l'atelier Tapisserie avec Julia Blain, cette licière réalise des tapisseries souvent monumentales, en utilisant des techniques traditionnelles de la haute lice. Elle participe aussi à la création contemporaine en collaborant avec des artistes et designers pour donner vie à des œuvres uniques tout en respectant un savoir-faire ancestral.  La création m'anime, cela a toujours été, mais la création pour moi, ce n'est pas que faire des œuvres d'art monumentales comme les tapisseries ici.  Julia Blain, technicienne d'art, artiste licier. La création, c'est un tout, dans ma vie. Je ne pourrais pas vivre sans créer. J'ai besoin de cela au quotidien. Je le fais ici. Je crée aussi des choses pour moi à l'extérieur. Cela fait partie de moi et je pense que cela fait partie de beaucoup de personnes qui travaillent au Mobilier national. Née à Strasbourg, Julia Blain, fille de militaire, a beaucoup bougé pendant son enfance. Le textile fait partie de sa famille, avec notamment des grands mères dentellières et un frère styliste. Après son baccalauréat littéraire, elle intègre les Beaux-Arts où elle confirme son attrait pour le textile. Elle consacre son sujet de mémoire d'étude à la manufacture des Gobelins. Curieuse et déterminée, elle décide d'en faire son métier en se spécialisant dans la tapisserie. " J'avais six ans d'études derrière moi. Cela correspondait à quatre ans supplémentaires. Mais, c'était une continuité dans mon parcours et dans ma vie. J’ai foncé parce que c'était l'opportunité aussi d’approfondir mes connaissances et d'avoir une stabilité au niveau du travail par la suite. " Avant d'intégrer la manufacture des Gobelins en 2017. Julia Blain y commence une formation en apprentissage. « Il y a des visites qui sont organisées par la formation et je pense que c'est bien de faire ces visites parce que nous visitons un peu tous les ateliers qui vont recruter et cela permet vraiment de voir, pour de vrai, ce qui se passe dans les ateliers et voir si cela peut correspondre à nos attentes et nos envies, si on peut se projeter dans ces milieux-là. Cela permet aussi de voir les techniques pour de vrai, parce qu'on imagine beaucoup de choses, fantasme beaucoup de choses et comme ce sont des techniques, je dirais peut-être un peu gardées secrètes, c'est bien de faire ces visites avant de passer les recrutements. Après, pour ce qui est du recrutement, il faut envoyer une lettre de motivation. Il y a un dossier à faire avec ce qu'on aime produire. Ce n'est pas porté uniquement sur la création textile, bien au contraire, ça peut être simplement du dessin ou même son passe-temps comme faire de la restauration de livre. Ce que veut voir le jury, c'est la créativité du candidat, ses envies, ses ambitions. Il y a même des gens qui rentrent et qui n'ont jamais dessiné. Ils apprennent lors de la formation. Il n'y a pas de barrières. Mais, le jury veut voir la curiosité du candidat. » Julia Blain choisi la haute lice. Une technique qui lui permet de voir toute l'ampleur de son travail et d'exprimer sa créativité. Elle travaille aujourd'hui dans l'atelier tapisserie avec une quinzaine d'autres liciers impliqués dans la création et la restauration de grandes œuvres textiles en équipe et sur des projets ambitieux. « La tapisserie de manière générale, c'est un travail d'équipe. Nous sommes au minimum deux jusqu'à quatre, cinq, six. Ça va dépendre de la pièce, mais il y a aussi des pièces où on est seul. Ce qu'il faut, c'est pouvoir réaliser le dessin et pour ça, il y a des conditions à remplir. C'est à dire que la façon dont est faite la composition sur le dessin ne va pas permettre plusieurs personnes, parce ...
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  • Corinne Bally, le voyage des masques chamanique jusqu’au design
    Jun 28 2025
    Corinne Bally se consacre à la valorisation du patrimoine artisanal de l'Amérique centrale et plus particulièrement à celui des masques chamaniques de la région du Darien. Entre le Panama et la Colombie, la jungle du Darien est l'un des endroits les plus sauvages au monde. Corinne Bally travaille depuis plus d’une décennie avec les femmes des tribus Embera, créant des pièces uniques inspirées des rites chamaniques, entre objet rituel, décoration et art contemporain. A Paris, cet été, Maisons du Monde expose une collection exceptionnelle de ces masques. Une mise en lumière de la richesse culturelle, humaine et artistique de cette aventure. J'ai toujours été fascinée par l'art et la beauté, mais je ne me sens pas moi-même créatrice Corinne Bally, fondatrice de Corinne Bally Ethic & Tropic « Par contre, j'ai peut-être la vocation de savoir apprécier les belles choses, de les faire connaître, de les mettre sur le devant de la scène et peut être de permettre leur évolution. Ce n'est pas moi-même qui crée, mais j'ai besoin des autres pour créer avec les autres. » Née en France Corinne Bally vit en Espagne. Cette binationale possède une double maîtrise en lettres et communication internationale. Après un parcours professionnel au sein de Chambres de commerce et des programmes de la communauté européenne dans la gestion de projets, elle se réoriente vers l’art et la culture. Après son mariage, Corinne Bally s’installe à Valence en Espagne et crée une galerie d’art. Passionnée par l’Amérique centrale, elle développe une relation profonde avec des tribus indigènes, notamment en découvrant et en valorisant leurs masques chamaniques. Toutefois il a fallu que Corinne Bally soit acceptée par les femmes des tribus Embera. « Ce sont elles qui m'ont choisie puisque, je suis arrivée dans les villages sans les connaître. J'ai démarré avec de toutes jeunes femmes qui ne savaient pas travailler. Elles savent intuitivement parce que c'est une tradition, mais personne ne travaillait beaucoup puisque on faisait un masque pour le chaman. » « J'ai démarré avec des toutes jeunes femmes qui travaillaient mal. J'ai tout acheté. J'ai encore des stocks de masques que j'appelle les primitifs et petit à petit, j'ai vu l'évolution en six ans, en huit ans, en dix ans de toutes ces jeunes femmes. Quand je dis de toutes jeunes femmes, c'est qu'elles sont mamans à quatorze ans, elles ont entre six et huit enfants. Elles commencent à travailler avec moi à quatorze ou seize ans parce que ce sont des mamans, donc elles ont le droit de travailler et souvent elles sont malhabiles. De même que les femmes qui sont très âgées et qui ne voient pas très bien. On a des masques qui sont touchants et petit à petit, ensemble, on a évolué. Et aujourd'hui j'ai quelques artisanes auxquelles je pense, qui ont démarré avec moi depuis le début et qui font des merveilles parce qu'on a réussi à incorporer leur technique, leur caractère. Je reconnais le travail de chacune. Elles peuvent tout me mélanger. Je sais qui a fait quoi. On reconnait le caractère de chaque femme. Et j'ai vu une évolution extraordinaire. Et ça, c'est ce qui est vraiment beau et touchant. Et la relation que j'ai avec elles aussi parce que se retrouve vraiment. Il y a des retrouvailles et on communique par messagerie aussi. Quand elles ont un téléphone, elles m'envoient des messages audio pour être toujours en contact. Il y a une vraie relation entre nous. » Depuis que Corinne Bally a créé Corinne Bally Ethic & Tropic en 2012, elle part régulièrement au contact des femmes Embera qui réalisent les masques chamaniques. Sur place, les retrouvailles sont toujours intenses. « Elles sont très heureuses de me montrer leur travail, de me montrer comment ça a évolué. Elles me disent : "Tu vas voir, je vais t'impressionner, je vais faire le plus grand masque que tu n'as jamais vu ou je vais te surprendre la prochaine fois." Mais ça s'arrête là. Si j'arrive avec des images, ça ne les intéresse pas. Ça s'arrête au moment où on se retrouve toutes ensemble dans un village. C'est un petit peu la fête. J'arrive. Je suis là pour un jour, deux jours selon la taille du village. On se retrouve, on va tout déballer parce qu'elles arrivent avec ces masques qui sont soigneusement conservés dans des pochons en tissu. On arrive en pirogue, il fait très chaud, un climat tropical et on ne voit rien. Et puis là, elles arrivent une à une et elles ont ces masques, elles les sortent et là, c'est un feu d'artifice de couleurs et de créativité. Elles s'observent les unes, les autres. Elles essaient de faire des photos quand elles ont des téléphones, elles comparent le travail des unes et des autres parce qu'elles travaillent chez elles, elles ne travaillent pas ensemble. C'est un jour de fête, il y a aussi de l'argent qui arrive, Tous les enfants sont là, il y en a partout et pour ...
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  • La créativité africaine, la vision d’avenir d'Africa Fashion Up avec Valérie Ka
    Jun 21 2025
    Ce jeudi 26 juin, en marge de la Fashion Week de Paris, se tient l’Africa Fashion Up, un événement qui célèbre l’excellence des talents du continent africain. Valérie Ka, promotrice engagée de cette initiative, dont France Médias Monde est l’un des partenaires, met en lumière la diversité des créateurs africains, souvent sous-représentés sur la scène mondiale. Cet événement parisien dédié à la mode contemporaine africaine combine défilés, formations et accompagnements, créant ainsi une plateforme unique pour révéler les talents du continent. Moi j'adore créer, et ce n'est pas que dans le domaine de la mode. J'adore aussi l'architecture ! La création j'en fais, pour moi : les vêtements, parce que j'avais ma collection. Je réfléchis, peut être, à relancer ma marque. Valérie Ka, mannequin et promotrice d’Africa Fashion Up. « Je cherchais un nom. Je voulais qu'on comprenne tout de suite qu'on parle d'Afrique et Up, parce que je voulais montrer ce qu'il y a de meilleur. » Valérie Ka, entrepreneuse, est née en Côte d'Ivoire, passionnée par l’architecture, la décoration d’intérieur, la mode. Elle débute, très tôt, une carrière dans le mannequinat, collaborant notamment avec Alphadi, créateur de mode, surnommé le magicien du désert. Elle parcourt le monde à travers des défilés pour les maisons de haute couture, accumulant une riche expérience dans le secteur. « Être mannequin, c'est quand même super ! C'est un travail qui donne tellement d'opportunités. Moi, j'adore voyager, donc, avec ce métier, c'est clair que j’ai fait le tour du monde, donc, j'ai beaucoup voyagé. J'ai commencé très jeune à 14 ans avec Alphadi. Je faisais déjà toutes les tournées de la caravane en Afrique. J'étais sa fille comme on dit, un peu son égérie et il faisait partie de la famille Alphadi, Katoucha, ils venaient à la maison. C'est comme ça qu'ils m'ont découvert. Mais j'étais déjà passionnée par la mode donc ça a été plus rapide. J'ai eu beaucoup de chance, j'ai eu beaucoup de gens qui me protégeaient. Le fait d'avoir commencé tôt, j'étais tout le temps la chouchou, le bébé que tout le monde essayait de protéger. J’oublie souvent, mais j'ai fait un concours mondial de top model aussi à Istanbul, et j'étais troisième. " Animée par le désir de promouvoir la diversité et l’excellence de la création africaine et constatant le manque de plateformes pour les créateurs africains, Valérie Ka lance en 2021 Africa Fashion Up, lors de la Fashion Week de Paris. « Je suis partie d'une frustration. Paris, capitale de la mode. Il n'y a pas un événement dédié à la diversité de ce niveau. Ce n'est pas normal ! C'est un peu dommage ! C'est juste une frustration. Mais s'il y avait quelqu'un d'autre qui le faisait, moi je ne l'aurais pas fait. Quand j'ai lancé ma marque, j'aurais aimé qu'on me dise : "c'est bien de créer, mais il faut vendre". Il faut tenir des comptes, plein de choses que j'ai découvertes. Il y a des façons de vendre, du marketing, des choses qu'il faut savoir. Mais ça, je ne connaissais pas du tout et je me suis dit qu'il fallait la même chose pour les créateurs africains. » La 5e édition d’Africa Fashion Up a reçu plus de 300 candidatures. « On va chercher les meilleurs designers et puis ils s'inscrivent. Et après, comme je l'ai dit souvent, ‘ tu es au fin fond de l'Afrique et puis ça te tombe sur la tête’, ils viennent représenter leur pays, montrer ce qu’ils savent faire et tout de suite ils sont pris dans le tourbillon parisien de la Fashion Week. On leur demande un lookbook, leur parcours. Nous avons deux catégories. Donc il y a la catégorie jeune designer et Best designer. Concernant les jeunes designers, on leur demande de présenter ce qu'ils ont déjà fait, s'ils ont une collection, un lookbook, leur histoire, leur parcours. Les Best designer, on va leur demander en plus leurs chiffres d'affaires, s'ils ont déjà vendu en boutique et sont déjà représentés. On leur donne aussi l'occasion de pouvoir vendre aux Galeries Lafayette et ils montrent tout : leur atelier, la construction de leur collection, ce qu'ils ont déjà fait avant, ce qu'ils prévoient de faire. Il nous montre tout et ensuite, nous, nous avons des ambassadeurs sur place dans les différents pays et on leur demande de valider ou d'aller voir les collections pour être sûr que ça correspond à ce qu'on nous envoie. » Le lancement, lors de la 4e édition de l’Africa Fashion Up, du Studio K, un espace dédié à la vente et à la visibilité des créateurs africains à Paris, est une étape stratégique pour assurer aux lauréats d’Africa Fashion Up une présence à l'internationale, selon Valerie Ka : « Cela fait partie de l'aventure. Nous avons eu beaucoup de retours de créateurs pour la vente parce qu'ils venaient en disant : "Oui, c'est bien de faire du show, de présenter, d'être ...
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    9 mins
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